Ce samedi 15 novembre, le gouvernement congolais et la rébellion du M23 ont paraphé, à Doha, un accord-cadre ouvrant la voie à la conclusion d’un accord de paix global, après des mois de pourparlers sous médiation qatarie.
La signature, qui intervient dans un contexte de forte pression diplomatique internationale, marque l’un des gestes les plus significatifs réalisés depuis la résurgence du M23, appuyé par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs rapports onusiens.
Depuis sa prise de Goma en janvier, puis son avancée fulgurante dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, le mouvement rebelle a plongé la région dans une nouvelle spirale de violence. Des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés, et une instabilité régionale au bord de l’embrasement ont ponctué cette phase de conflit. Kigali, tout en niant son soutien au M23, continue d’évoquer la menace persistante des groupes armés hutus présents sur le sol congolais.
Doha s’était imposé ces derniers mois comme l’un des épicentres diplomatiques de la crise. Sous la houlette du Qatar, plusieurs cycles de discussions avaient permis de dégager progressivement des éléments de convergence. Une déclaration de principes avait été adoptée en juillet, suivie en octobre d’un accord sur la surveillance d’un futur cessez-le-feu, sans toutefois résoudre les questions centrales du conflit.
Avec l’accord-cadre signé ce samedi, les négociateurs espèrent désormais accélérer la construction d’un compromis politique global, longtemps jugé hors de portée tant les positions demeuraient éloignées. Ce texte est présenté comme le socle devant permettre de consolider le cessez-le-feu, de renforcer les mécanismes de vérification et d’engager la phase décisive des négociations.
Après trois décennies de cycles de guerre dans l’est de la RDC, la signature de Doha ne constitue pas encore la paix. Mais elle pourrait bien être le premier véritable pas vers l’arrêt des hostilités, si les engagements pris sont respectés des deux côtés et si les parrains régionaux jouent pleinement leur rôle.

