Quelques heures après la signature de l’Accord-cadre de Doha entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo et l’AFC/M23, les autorités congolaises affichent une attitude mêlant détermination, vigilance et volonté d’accélérer le processus de sortie de crise, tout en reconnaissant que des étapes cruciales restent à accomplir pour transformer l’accord en réalités tangibles sur le terrain.
Dans son communiqué, le Gouvernement congolais salue une « étape décisive » vers une paix durable dans l’Est du pays. L’exécutif insiste sur :
- la protection des civils, en particulier les femmes, les enfants et les déplacés ;
- la restauration de l’autorité de l’État dans les zones encore sous tension ;
- la nécessité d’obtenir des résultats concrétisables dans les plus brefs délais.
Face aux attentes des populations meurtries par des années de violence, le gouvernement adopte une ligne de conduite qui se veut résolue mais prudente : la paix est possible, mais elle exigera des actes et une vigilance constante.
Des protocoles à finaliser : une étape déterminante
Si deux protocoles clés ont déjà été signés — la libération des prisonniers et la surveillance du cessez-le-feu — les six autres volets de l’Accord-cadre représentent la partie la plus délicate et la plus technique du processus.
Dans les deux prochaines semaines, le gouvernement et l’AFC/M23 devront s’entendre sur :
- les paramètres précis de l’accès humanitaire ;
- les modalités de restauration de l’autorité de l’État dans les zones affectées ;
- les mesures sécuritaires transitoires et leur articulation avec le DDR ;
- les conditions du retour des réfugiés et déplacés internes ;
- les mécanismes de relance économique et de réhabilitation des services sociaux ;
- les engagements mutuels en matière de justice, vérité et réconciliation.
Ce travail nécessitera des compromis, une coordination permanente et une capacité à traduire les engagements politiques en calendriers d’exécution fiables.
Les défis majeurs qui persistent
Malgré l’espoir suscité par la signature de l’accord, plusieurs défis demeurent :
1. Garantir le respect du cessez-le-feu
2. Sécuriser les couloirs humanitaires
3. Restaurer l’autorité de l’État dans les territoires sous influence armée
4. Réussir le DDR et les arrangements sécuritaires intérimaires
5. Reconstruire la confiance des populations
Le gouvernement appelle la population à rester mobilisée, mais aussi réaliste. La mise en œuvre de l’accord nécessitera du temps, de la rigueur et un engagement constant des parties et des partenaires internationaux.

