Les États-Unis d’Amérique ont publiquement pointé, sans ambiguïté, la responsabilité directe du Rwanda dans la déstabilisation persistante de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, Washington a accusé Kigali de contrôler, d’armer et de diriger le mouvement rebelle M23 ainsi que son aile politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), tout en promettant d’user de tous les leviers disponibles pour tenir les responsables pour comptables de leurs actes.
« Depuis 2021, Kigali contrôle le M23 et son aile politique, l’AFC, pour atteindre ses objectifs géopolitiques dans l’est congolais », a déclaré Mike Waltz, ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU. Selon lui, l’implication rwandaise dépasse largement un simple soutien indirect.
Implication personnelle du président Paul Kagame
Dans une déclaration particulièrement grave, les États-Unis affirment que le président rwandais Paul Kagame aurait été directement impliqué dans la conduite de la guerre à l’Est de la RDC.
« Le président Paul Kagame a participé intimement à la planification et à l’exécution de la guerre, en donnant des instructions militaires et politiques », a soutenu le diplomate américain.
Washington accuse également les Forces de défense rwandaises (RDF) d’avoir fourni au M23 un appui logistique conséquent, du matériel militaire sophistiqué ainsi que des formations spécialisées, contribuant à renforcer significativement les capacités opérationnelles du groupe armé.
Une présence militaire rwandaise massive sur le sol congolais
Selon les estimations américaines, le Rwanda aurait déployé entre 5 000 et 7 000 soldats dans l’Est de la RDC, en violation de la souveraineté territoriale congolaise et du droit international.
« Ces derniers mois, Kigali aurait déployé des missiles sol-air et des armes sophistiquées pour soutenir le M23 », a précisé Mike Waltz, évoquant une escalade militaire préoccupante.
Les États-Unis affirment en outre que le Rwanda et le M23 ont lancé, le week-end dernier, une offensive coordonnée visant la prise de la ville stratégique d’Uvira, au Sud-Kivu. « Des forces rwandaises étaient présentes sur le front », a-t-il insisté, confirmant une implication directe sur le terrain.
Washington promet des actions concrètes
Face à ce qu’ils qualifient de violations graves et répétées, les États-Unis ont annoncé leur détermination à agir.
« Nous utiliserons tous les outils à notre disposition pour tenir responsables les auteurs de ces actes », a averti l’ambassadeur américain, sans exclure des sanctions diplomatiques, économiques ou ciblées contre les responsables impliqués.
Cette prise de position américaine marque un tournant diplomatique majeur et renforce les accusations portées depuis plusieurs années par Kinshasa contre Kigali. Elle intervient dans un contexte de détérioration rapide de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, où des millions de civils continuent de payer le prix d’un conflit régional aux ramifications de plus en plus visibles.

