Dans un verdict qui a résonné tel un coup de tonnerre à travers le pays, la cour militaire de Kinshasa/Gombe, siégeant en matière répressive au premier degré dans l’enceinte austère de la prison de Ndolo, a condamné jeudi 8 août, Corneille Nangaa et plusieurs de ses associés à la peine capitale.
Ce jugement intervient après de longues plaidoiries, où la défense, les avocats des parties civiles, et le ministère public ont croisé le fer sur les points de droits complexes et des accusations lourdes.
Accusés de crime de guerre, de participation à un mouvement insurrectionnel, et de trahison, les prévenus ont été jugés pour des exactions perpétrées dans le territoire de Rutshuru et Masisi, au Nord-Kivu, depuis février dernier. Selon l’accusation, ils auraient formé un groupe armé, unissant leurs forces à celles de l’armée rwandaise, pour combattre l’armée régulière congolaise dans cette région tourmentée.
Le ministre d’Etat en charge de la Justice, Constat Mutamba, a exprimé sa satisfaction, déclarant que « ce verdit est un motif de fierté pour la justice miliataire, qui a su juger ces prévenus en un temps record ».
Cependant, ce sentiment est loin d’être partagé par les avocats de la défense, qui n’ont pas cessé de dénoncer une procédure expéditive et l’absence de preuves matérielles. Parmi les condamnés figure Basene Nangaa, oncle de l’ex-président de la CENI et président du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC).
Les condamnés disposent désormais de cinq jours pour interjeter appel de ce jugement sévère, qui relance le débat sur l’efficacité et l’équité de la justice militaire en RDC. Le sort de Corneille Nangaa et de ses coaccusés est à présent entre les mains de la cour d’appel, dans un contexte où la justice congolaise est scrutée de prés par l’opinion publique et les organisations internationales.