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L’avortement sécurisé ou à risque : en RDC, les femmes averties se rangent du bon côté 

Le 28 septembre est la journée internationale du droit à l’avortement sécurisé. En RDC l’avortement sécurisé se fait sur la base des prescrits du protocole de Maputo, mais des pratiques clandestines restent l’une des causes majeures de la mortalité maternelle.  « J’ai frôlé la mort. J’avais des douleurs intenses, le saignement ne s’arrêtait pas. N’eût été […]

Le 28 septembre est la journée internationale du droit à l’avortement sécurisé. En RDC l’avortement sécurisé se fait sur la base des prescrits du protocole de Maputo, mais des pratiques clandestines restent l’une des causes majeures de la mortalité maternelle. 

« J’ai frôlé la mort. J’avais des douleurs intenses, le saignement ne s’arrêtait pas. N’eût été l’intervention du centre Bongisa libota, je ne serais peut-être plus là » a confié une dame à Kt.cd. Malheureusement, plusieurs femmes périssent pour avoir pratiqué l’avortement clandestin. Certaines se confient à des prestataires non formés sur la thématique, d’autres la provoquent elles-mêmes. 

Cette mère au foyer reconnaît avoir négligé le planning familial. Dans une situation financière précaire, il n’était pas question d’ajouter un autre enfant. « Je suis tombée enceinte, j’avais déjà cinq enfants, je ne voulais pas avoir le sixième. Mais l’avortement s’est mal passé», a-t-elle ajouté. 

La République démocratique du Congo a ratifié, sans réserve, le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en 2018. En son article 14, ce protocole, adopté à Maputo au Mozambique en 2003, consacre le respect des droits à la santé sexuelle et reproductrice de la femme. Ainsi, la femme congolaise a le droit d’avorter en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et si la grossesse met en danger la santé mentale, physique ou la vie de la mère ou du fœtus. 

« Pour arriver au soin complet des avortements, il faut tout commencer par mettre un accent sur la planification familiale. Néanmoins, il y a une évolution autour de cette thématique. Nous sommes arrivés à un stade où il y a un plateau technique adéquat pour assurer les soins après avortement. Nous avons aussi le personnel formé, même si dans d’autres coins, il n’y en a pas encore assez, mais on est en train de faire multiplier » indique le Dr Louis Osolngo de l’ABF-ND, une structure qui travaille sur la planification familiale et la lutte contre les grossesses non désirables.

D’après les observations, que la loi soit permissive ou restrictive, les avortements ont lieu dans chaque pays. Heureusement, le gouvernement congolais a mis en place une politique qui permet que les femmes qui ont besoin d’un avortement sécurisé y accèdent suivant les bases légales prescrites par le protocole de Maputo, constate le Dr Patrick Djemo, représentant du pays de MSI. 

Les femmes meurent à cause des avortements clandestins. La plupart sont des femmes au foyer, des étudiantes et des femmes qui entretiennent des relations qu’elles n’assument pas. Malheureusement, ce genre de cas ne sollicite pas directement des services adéquats, par peur du regard de la communauté. Il se retrouve malheureusement à pratiquer des avortements à risque dans des services non sécurisés. 

« Il y a des femmes qui provoquent elles-mêmes leur avortement. Certains pharmaciens leur donnent des produits sans ordonnance. D’autres corps médicaux se permettent de faire cette pratique alors qu’ils ne sont pas qualifiés. Il faudrait que le gouvernement lutte contre ces pratiques », déplore une infirmière spécialisée dans les services après avortement. 

L’avortement sécurisé est celui assuré suivant les normes de l’Organisation mondiale de la Santé. L’avortement clandestin ou à risque se fait par des prestataires non formés et aussi parfois dans des structures qui ne sont pas adéquates. 

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