Lors d’un point de presse conjoint tenu dimanche 15 décembre, Thérèse Kayikwamba, ministre d’État en charge des Affaires étrangères de la RDC, a exprimé son regret et sa frustration face à l’attitude du Rwanda dans le processus de paix de Luanda.
Selon la cheffe de la diplomatie congolaise, Kigali a conditionné sa participation à un dialogue direct entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, une exigence que Kinshasa a catégoriquement rejetée. « Le Rwanda a préféré privilégier le M23 et sacrifier la paix », a-t-elle déclaré, ajoutant que cette posture a bloqué la signature d’un accord crucial pour apaiser les tensions dans la région.
Mme Kayikwamba a déploré que Kigali ait manqué une occasion de mettre fin aux hostilités en refusant d’adhérer aux termes négociés. « Nous avions l’opportunité d’adopter ce projet d’accord, mais le Rwanda a choisi de protéger le M23 au détriment de la paix », a-t-elle martelé.
Malgré cet échec temporaire, elle a salué les efforts de médiation du président angolais João Lourenço, hôte du processus de Luanda. Le déplacement du président Félix Tshisekedi à Luanda a été jugé essentiel pour maintenir le dialogue diplomatique et réaffirmer l’engagement de la RDC en faveur de la paix.
La ministre a également accusé le Rwanda de violer l’accord de cessez-le-feu depuis août dernier, évoquant la présence active de ses troupes dans l’est de la RDC. Ces violations ont conduit à la mise en place d’un mécanisme de vérification ad hoc pour surveiller le respect des engagements pris.
« La posture du Rwanda montre clairement qu’il s’agit d’un État qui ne respecte ni le droit humanitaire international ni les normes du droit international », a-t-elle dénoncé, qualifiant Kigali de « manipulateur » se présentant faussement comme une victime.
Lancé en 2022, le processus de Luanda vise à désamorcer les tensions entre la RDC et le Rwanda, en proie à des conflits récurrents liés à la présence de groupes armés dans l’est congolais. Cet énième revers souligne toutefois la fragilité des négociations et la complexité des enjeux régionaux.
Alors que la diplomatie continue d’être testée, Kinshasa reste ferme sur son refus de toute négociation directe avec les rebelles du M23, qu’elle considère comme une organisation terroriste soutenue par Kigali.