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RDC : Cyril Ramaphosa défend l’engagement militaire sud-africain dans l’Est

Alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la présence militaire sud-africaine suscite des interrogations. Le président Cyril Ramaphosa a tenu à clarifier la position de Pretoria, affirmant que cet engagement ne constitue en aucun cas une déclaration de guerre contre un autre État. « […]

Alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la présence militaire sud-africaine suscite des interrogations. Le président Cyril Ramaphosa a tenu à clarifier la position de Pretoria, affirmant que cet engagement ne constitue en aucun cas une déclaration de guerre contre un autre État.

« La présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’Est de la RDC n’est pas une déclaration de guerre contre un pays ou un État. Nos forces sont là dans le cadre des efforts de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et des Nations unies pour restaurer la paix et protéger les milliers de vies menacées par le conflit », a-t-il déclaré dans un message officiel.

Depuis novembre 2023, des troupes sud-africaines, angolaises, tanzaniennes et malawites ont été déployées sous la bannière de la mission de la SADC en RDC (SAMIDRC). Leur objectif : épauler les Forces armées congolaises (FARDC) dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans la région, notamment le M23, que Kinshasa accuse d’être soutenu par le Rwanda.

Pour Cyril Ramaphosa, ce déploiement militaire illustre la solidarité des États membres de la SADC avec la RDC. « Notre engagement vise à créer les conditions d’une paix durable et à offrir un environnement propice au développement et à la prospérité », a-t-il insisté.

Le chef d’État sud-africain a également rappelé l’importance du respect de l’intégrité territoriale de la RDC, un principe consacré par la Charte des Nations unies. Un message indirect adressé à Kigali, régulièrement pointé du doigt par Kinshasa pour son ingérence présumée dans le conflit.

Tout en justifiant le déploiement militaire, Cyril Ramaphosa a exhorté les parties prenantes à privilégier la voie diplomatique. « Nous appelons toutes les parties à adhérer pleinement aux efforts en cours, y compris au respect des accords du Processus de Luanda. Nous devons faire taire les armes sur notre continent pour bâtir un avenir de développement et de prospérité partagée », a-t-il plaidé.

Un message qui intervient alors que la situation reste explosive sur le terrain. Ces dernières semaines, les combats entre le M23 et l’armée congolaise ont provoqué d’importants déplacements de populations, exacerbant une crise humanitaire déjà alarmante.

Si la SADC affiche son engagement aux côtés de la RDC, le défi reste immense : restaurer la paix dans une région marquée par des décennies de violence et des tensions géopolitiques persistantes.

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