« Les miliciens de Kamwina Nsapu seraient en train se se réorganiser ». C’est ce qu’a affirmé le porte-parole du secteur opérationnel des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) du Grand Kasaï.
Un processus d’embrigadement d’enfants dans les rangs des miliciens aurait démarré depuis le mois de septembre 2017 selon la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO). Une centaine de recrues plus précisément d’après l’estimation rapportée par nos confrères du site Actualité.
La conflit ayant opposé la milice Kamwina Nsapu aux forces de l’ordre du mois d’août 2016 à mai 2017 a été déclenché par la mort de Jean Pierre Pandi, un chef coutumier tué par des éléments de l’armée régulière dans un assaut, alors qu’ils l’appelaient à se rendre. Des nombreux analystes ont vu dans ce conflit une main mise du pouvoir en place pour retarder le processus électoral, opérant notamment grâce à l’appui des élus de cet espace. Une enquête du journal américain New-York Times a même cité nommément le député national Clément Kanku comme instigateur des tueries.
Actuellement l’espace Kasaï est le point de chute des opérations de révision du fichier électoral sur le territoire national. Ces opérations devraient se clôturer au mois de janvier de l’année prochaine selon les prévisions de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La fin de l’enrôlement dans ce coin de la République est vivement attendue par les forces vives de la Nation, car « balayant l’un des prétextes du régime pour retarder l’avancement du processus électoral ». Avec ces allégations de la Monusco et du porte-parole des FARDC grand-Kasaï, de la probable résurgence des Kamwina Nsapu ayant semé terreur et désolation, le génie du glissement en aurait-il trouvé un nouveau mobile pour rebondir?
Cette alerte ne devrait pas être prise à la légère par les gouvernants. Les autorités compétentes devraient se saisir dès à présent du dossier pour éviter un nouveau bain de sang dans l’espace Kasaï qui n’a pas fini de pleurer et enterrer ses fils, malgré la relative accalmie depuis quelques mois.