En ce dimanche matin, la capitale congolaise se trouve submergée par un chaos sans précédent, conséquence de pluies torrentielles ayant transformé la ville en un véritable champ de bataille contre la nature. Les images relayées par les témoins sont à couper le souffle : le boulevard Lumumba, habituellement vibrant, se mue en un paysage de désolation où l’eau, impitoyable, a englouti trottoirs et véhicules.
La crue de la rivière Ndjili, qui a débordé dans la nuit du 4 au 5 avril, a inondé plusieurs quartiers, de Salongo à Ndanu en passant par Debonhomme, créant des flaques abyssales et des amas de boue entravant la circulation. Au pont N’djili, la scène est tout aussi dramatique. Des milliers de personnes, coincées dans leurs taxis et camions, attendent, impuissantes, le passage d’un secours qui tarde à venir. Certains, contraints de passer la nuit sur le pont, témoignent d’un désarroi palpable, alors que les premières victimes de ce déluge commencent à être recensées, le bilan restant encore flou.

Au cœur de ce tumulte, le quartier Debonhomme se distingue par une situation particulièrement préoccupante. Dès 8 heures ce matin, de nombreux habitants se sont retrouvés à dormir à la belle étoile, une image saisissante de la détresse ambiante et de l’incapacité apparente des autorités à gérer cette crise d’envergure.

Si la force des catastrophes naturelles n’est plus à démontrer, une interrogation persiste : la gestion des déchets, souvent négligée, n’a-t-elle pas contribué à aggraver la situation ? Une question qui demeure en suspens dans l’esprit des Kinois, tiraillés entre l’imprévisibilité du climat et l’inertie administrative.