Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et haut responsable de l’armée, a annoncé ce jeudi sur son compte X (anciennement Twitter) la suspension d’une opération militaire qu’il avait lui-même évoquée ces derniers mois : la « prise de Kisangani », ville stratégique située au nord-est de la République démocratique du Congo.
« J’ai décidé de suspendre notre opération de prise de Kisangani. C’est extrêmement douloureux pour moi. Je n’ai jamais échoué à atteindre un objectif militaire dans ma vie », a écrit le général ougandais sur le réseau social, sans fournir de détails sur les raisons de ce revirement.
Cette déclaration intervient plusieurs mois après une série de tweets controversés dans lesquels Muhoozi affirmait que l’armée ougandaise pourrait rapidement capturer plusieurs villes de la région, y compris Nairobi et Kinshasa. Ces propos avaient suscité de vives réactions dans les pays voisins, notamment en RDC, où les souvenirs des affrontements armés impliquant l’Ouganda pendant la Deuxième Guerre du Congo restent encore très vifs, en particulier à Kisangani, théâtre d’affrontements meurtriers entre troupes ougandaises et rwandaises en 2000.
Si le tweet de ce jour semble plus personnel que politique, son impact diplomatique pourrait toutefois relancer les tensions dans une région déjà marquée par une instabilité chronique. Ni l’armée ougandaise ni le gouvernement de Kampala n’avaient réagi publiquement à la déclaration de Muhoozi au moment de la publication de cet article.
Depuis plusieurs années, Muhoozi Kainerugaba entretient une présence active et parfois controversée sur les réseaux sociaux, mêlant déclarations personnelles, positions politiques et affirmations militaires. Son influence croissante alimente régulièrement les spéculations sur une éventuelle succession à la tête de l’État ougandais.
À Kinshasa, aucune réaction officielle n’a été émise ce jeudi soir, mais la situation reste suivie de près par les observateurs régionaux.