Le ministère de l’Intérieur de la République démocratique du Congo a officiellement notifié ce mercredi le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie de sa suspension sur toute l’étendue du territoire national. Une correspondance signée par le secrétaire général Shabani Tabu bin Kikuni a été adressée au président national du parti, confirmant l’Arrêté ministériel du 19 avril dernier.
Cette décision fait suite à une série de mesures prises par le gouvernement congolais à l’encontre du parti fondé par l’ancien président Joseph Kabila, accusé de “silence complice” face à l’agression du M23 dans l’est du pays. Les autorités reprochent en outre à l’ancien chef de l’État un “activisme avéré” dans les zones occupées par les rebelles, notamment après son retour annoncé à Goma, provoquant une vague de tensions politiques.
Parallèlement à cette suspension, le ministère de la Justice a engagé des poursuites contre Joseph Kabila et certains cadres du PPRD, avec des accusations lourdes allant jusqu’à la haute trahison. Des ordres de saisie de biens ont été émis à l’encontre des personnalités impliquées, bien que les chefs d’accusation complets ne soient pas encore rendus publics. La mesure intervient dans un climat politique tendu à l’approche des élections générales prévues pour 2028.
En réaction, le PPRD a dénoncé une démarche politique visant à écarter l’opposition de la scène publique. Son secrétaire permanent, Ferdinand Kambere, a qualifié la suspension d’arbitraire et contraire aux lois de la République, appelant à une mobilisation de la communauté internationale pour défendre les droits des partis politiques en RDC.
L’officialisation de cette suspension par notification formelle du ministère de l’Intérieur marque une nouvelle étape dans l’escalade entre le pouvoir en place et l’ancien régime. Elle relance le débat sur la neutralité des institutions publiques, la protection des libertés politiques et la gestion du conflit sécuritaire dans l’est du pays.
La Rédaction