La Haute Cour militaire de Kinshasa a tenu, jeudi, la deuxième audience du procès opposant le Parquet général militaire à l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, poursuivi pour de graves chefs d’accusation, dont la participation à un mouvement insurrectionnel, des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, l’homicide intentionnel par armes à feu, la trahison ainsi que l’occupation par la force de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Au cours de cette audience, trois nouvelles parties civiles se sont constituées, représentant respectivement les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, trois régions lourdement touchées par les conflits armés et l’occupation de certains territoires par des groupes rebelles. Ces nouvelles constitutions renforcent la dimension nationale et régionale de ce procès historique.
La greffière en chef de la Haute Cour militaire, le Colonel Jeanne-Françoise Ngalula Mpiana, a également donné lecture de la réponse officielle du Sénat congolais, qui a levé les immunités parlementaires de Joseph Kabila, sénateur à vie, permettant ainsi la poursuite judiciaire de l’ancien chef de l’État.
« Le Sénat se déclare régulièrement saisi et lève les immunités parlementaires de Joseph Kabila, donnant à l’auditeur général de la Haute Cour militaire l’autorisation de le poursuivre », a déclaré la greffière.
Le réquisitoire du parquet militaires, lu en audience, met en avant un ensemble d’éléments considérés comme des preuves de l’implication de Joseph Kabila dans le soutien au mouvement rebelle Alliance des Forces du Changement (AFC-M23). Le parquet cite notamment des confidences attribuées à l’ancien président sur la situation politique et sécuritaire à l’Est, ainsi qu’un entretien accordé à un média international dans lequel il aurait reconnu que l’AFC-M23 représentait, selon lui, « l’aspiration de la volonté des Congolais ».