Le ministère public, devant la Haute Cour militaire, a requis, vendredi, la peine de mort sans circonstances atténuantes et a ordonné son arrestation immédiate de l’ancien Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. Le verdict est attendu dans les prochains jours.
L’ex-Chef de l’État est poursuivi pour crimes de guerre, apologie et trahison, dans un contexte marqué par des tensions croissantes sur son rôle présumé dans l’alimentation de conflits armés qui déstabilisent encore l’Est du pays.
La veille, jeudi 21 août, la partie civile, représentée par la République elle-même, avait présenté une plaidoirie musclée. Elle avait notamment plaidé pour une réqualification des charges en espionnage, estimant que les agissements reprochés relèvent de la mise en péril de la souveraineté nationale.
Au-delà de l’aspect pénal, la République a également exigé une réparation financière estimée à plus de 24 milliards de dollars américains, montant correspondant, selon ses avocats, aux préjudices économiques, humains et diplomatiques subis par l’État congolais en raison des actes imputés à l’ancien Président.
Ce procès inédit suscite de vives réactions sur la scène nationale et internationale. Jamais dans l’histoire récente de la RDC un ancien Chef de l’État n’avait été publiquement poursuivi par la justice militaire avec de telles réquisitions.
Pour les soutiens de Joseph Kabila, la procédure relèverait d’un règlement de comptes politique ; pour ses détracteurs, elle marque au contraire l’ouverture d’une nouvelle ère où la justice s’applique sans distinction de statut.