La République démocratique du Congo franchit une nouvelle étape dans la modernisation de son réseau de transport. En présence du président Félix-Antoine Tshisekedi, le vice-premier ministre, ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a présidé ce vendredi la cérémonie officielle de relance de la ligne ferroviaire Kinshasa–Matadi.
Fermée depuis février 2020, cette ligne historique, reliant la capitale congolaise à la province stratégique du Kongo-Central, a été entièrement réhabilitée par l’Office National des Transports (ONATRA), grâce à un financement issu de la Redevance Logistique Terrestre (RLT) instaurée par le gouvernement. Cette taxe, dédiée à la modernisation des infrastructures de transport, a permis l’acquisition de sept nouvelles voitures voyageurs, dont quatre automotrices, deux intermédiaires et une unité VIP, toutes climatisées et équipées de sièges modernes pour améliorer le confort des passagers.

« Ces acquisitions marquent le point de départ de la relance effective du trafic ferroviaire de passagers entre Kinshasa et Matadi, une liaison vitale pour notre nation », a déclaré Jean-Pierre Bemba lors de son discours. Il a salué « la vision du développement des infrastructures du président Tshisekedi », soulignant que ce projet s’inscrit dans une stratégie nationale de modernisation des équipements de transport.
Une infrastructure stratégique pour le pays
La réouverture de cette ligne, prévue pour le public dès la semaine prochaine, est une avancée majeure pour le désengorgement du port de Matadi, principal point d’entrée des marchandises importées en RDC. Selon Jean-Pierre Bemba, cette modernisation permettra à l’ONATRA d’évacuer efficacement une partie des 4 millions de tonnes de marchandises qui transitent chaque année par ce port, tout en allégeant le trafic routier sur la nationale n°1.
L’impact attendu ne se limite pas au transport de fret. Pour les voyageurs, cette liaison réhabilitée offrira un mode de transport plus sûr et plus confortable, réduisant le temps et le coût des trajets entre Kinshasa et Matadi.
Des investissements massifs en perspective
Le gouvernement congolais ne compte pas s’arrêter là. Jean-Pierre Bemba a annoncé que, dans les prochains mois, l’ONATRA recevra cinq locomotives neuves et 40 wagons porte-containers supplémentaires pour renforcer ses capacités opérationnelles. Ces investissements visent à porter le parc ferroviaire de l’entreprise à 5 locomotives, 77 wagons, 27 voitures voyageurs et 42 wagons porte-containers, un bond en avant pour un secteur ferroviaire longtemps en déclin.
« Ces efforts témoignent de notre engagement à faire rayonner l’économie congolaise à grande échelle, en facilitant les échanges intérieurs et extérieurs grâce à un transport ferroviaire performant », a insisté le ministre des Transports.
Une voie ferrée sécurisée et modernisée
La cérémonie a également été l’occasion d’annoncer la fin des travaux de stabilisation de la voie ferrée le long du tracé Kinshasa–Matadi. Ces travaux d’envergure garantissent désormais un niveau de sécurité et de fiabilité optimal pour cette ligne centenaire, symbole du développement économique du pays.

La relance de la ligne Kinshasa–Matadi s’inscrit dans un plan plus large de réhabilitation des infrastructures de transport en RDC, un secteur clé pour l’intégration nationale et régionale. Elle marque un tournant pour l’ONATRA, appelée à jouer un rôle central dans la logistique et le désenclavement des provinces congolaises.
Avec ce projet, le gouvernement Tshisekedi réaffirme son ambition de moderniser le réseau ferroviaire congolais, longtemps délaissé, et de positionner le rail comme un levier stratégique de développement.