La sortie du président Félix Tshisekedi à propos d’une éventuelle réconciliation avec son homologue rwandais, Paul Kagame, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique congolaise. Parmi les plus virulentes, celle du député et opposant Delly Sessanga, qui a exprimé sa désapprobation sur le réseau social X (ex-Twitter).
Dans un message lapidaire mais percutant, le président du parti Envol a fustigé le manque de cohérence du chef de l’État :
« De la moindre escarmouche à ça … Tout ça pour ça ! Où est le sérieux ? Où est la ligne ? Le gâchis incarné. Un président à géométrie variable, qui change de position au gré des applaudissements et des voyages, n’inspire ni confiance ni respect. Le Congo mérite sans doute mieux. »
Cette réaction intervient au lendemain du discours de Félix Tshisekedi à un forum international, au cours duquel il a tendu la main à Paul Kagame, l’appelant à faire « la paix des braves » pour mettre un terme au conflit meurtrier dans l’Est de la RDC.
Une prise de position qui a surpris, voire dérouté, une partie de l’opinion congolaise, tant les relations entre Kinshasa et Kigali demeurent tendues depuis l’éclatement de la crise du M23, que Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir militairement.
Pour Delly Sessanga, ce revirement diplomatique traduit une absence de vision et de constance à la tête de l’État. L’opposant estime que la politique étrangère congolaise ne peut pas se réduire à des élans d’émotion ou à des gestes symboliques sans stratégie claire.
D’autres observateurs voient dans cette sortie de Tshisekedi une volonté de repositionner la RDC sur la scène régionale, en tentant d’apaiser les tensions avant les échéances électorales à venir. Mais pour l’opposition, cette démarche relève davantage d’une faiblesse politique que d’un calcul diplomatique.
Alors que la guerre continue de faire rage dans l’Est du pays, les Congolais attendent des actions concrètes plutôt que des mains tendues symboliques.