Il a atterrit à l’aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka le 17 février 2018 et Joseph Kabila s’est posé dans la demeure de l’icône de l’indépendance zambienne du 24 octobre 1964 et président du pays pendant 27 ans (24 octobre 1964- 2 novembre 1991) le 18 février. Un des rares vivants de la génération des héros des indépendances africaines : Patrice Emery Lumumba, Kwame Nkrumah, Julius Kambarage Nyerere ou Nelson Mandela.
L’ancien président zambien Kenneth Kaunda s’est dit ravi de la visite à son domicile de l’actuel président congolais Joseph Kabila et espère que « l’amitié entre la Zambie et la RDC continuera à croître », entendu que la Bible « recommande aux uns et aux autres de s’aimer », selon nos confrères de Zambie National Broadcasting Corporation.
Joseph Kabila pour sa part lui a rassuré la continuation de la coopération bilatérale entre ces deux pays. » Je ne suis pas en Zambie seulement pour renforcer la relation que les deux pays partagent mais pour aller plus loin en termes de coopération dans divers domaines « , a-t-il dit à son aîné.
Kenneth Kaunda est né le 28 avril 1924 des parents venus du Malawi pour habiter en Zambie, alors Rhodésie du Nord par opposition à la Rhodésie du Sud, actuel Zimbabwe. En 1949, il rejoint le Congrès national africain, l’ANC de Nelson Mandela dont il sera secrétaire général en 1950, avant de quitter ce regroupement en 1959 suite à une querelle interne.
En 1960, il est élu président du Parti de l’indépendance nationale, chez lui en Zambie, le UNIP : United National Independance Party. Kenneth Kaunda parvient à rassembler autour de lui les différentes ethnies de Rhodésie du Nord, afin de lutter contre la discrimination raciale et l’exploitation des ressources naturelles (cuivre notamment) par les Britanniques.
Lors des élections législatives en 1964, l’UNIP remporte 55 sièges sur 88 ; Kaunda devient Premier ministre de la Rhodésie du Nord et décide de négocier l’indépendance qui est proclamé le 24 octobre 1964. Kenneth Kaunda, surnommé « le Gandhi africain » pour son militantisme indépendantiste non-violent, devient le premier président de la République de Zambie.
Dans un contexte de guerre froide, le pays bascule un peu plus tard dans la dictature, avec l’UNIPI comme parti unique. Kenneth Kaunda quitte le pouvoir en 1991, battu aux élections par Frederick Ciluba, à l’avènement de la démocratie instaurée comme « système politique par excellence » par les États-Unis et le bloc Transatlantique vainqueurs de la guerre froide sur l’ex-URSS.