» Le 15 juillet dernier, le gouverneur Atou Matubwana avait invité tous les agents qui travaillent dans les différents péages de la province à la Paillote (Ndlr: un bar situé à Palace, à Matadi), en compagnie de son cabinet. C’était pour nous demander de rester pendant 45 jours à la maison, promettant de nous rappeler après ce délai, pour nous réaffecter à la DGRK-C (Direction générale des recettes du Kongo Central), après l’étude du dossier de chacun de nous (…) », confirme sous anonymat à Kinshasatimes.net votre journal, un des agents commis au péage SGPT de Matadi.
Pour notre source, la décision de l’Inspection générale des Finances (IGF), de mettre à la disposition de la justice Atou Matubwana, Gouverneur de province du Kongo Central, est non seulement un ouff de soulagement pour les agents travaillant dans les différents noms points de péages, c’est aussi une occasion pour eux de sortir du mutisme leur imposé par le dirigeant de leur province.
« Depuis cette décision, « Koko » ( Ndlr: tel qu’on surnomme Matubwana ici au Kongo Central) n’a jamais pris un arrêté, mettant fin à notre ancien travail, ou qui confirme notre réaffectation ou transfert d’un service à un autre, ce qui abrogerait ainsi, le précédent arrêté, pris depuis 5 ans par l’ancien et défunt Gouverneur Jacques Mbadu », fait-il savoir.
Contre toute attente, au lendemain de leur rencontre avec l’autorité provinciale, soit le 16 juillet dernier, grand était l’étonnement de ces agents, de constater qu’après leur avoir demandé de rester à la maison, Matubwana mettra en place des nouveaux agents, recrutés parmi les membres de sa propre famille, ceux des familles de ses proches collaborateurs, des députés provinciaux de son obédience, voire du président de l’Assemblée provinciale, les membres du G8 (structure mise en place par Matubwana, pour faire sa communication dans des médias, à Kinshasa et à Matadi) pour faire ce travail au détriment des anciens cadres, a-t-on encore fait entendre.
« Il a remplacé les agents des péages de Lufu, Ango Ango, Matadi et Moanda, sans nous payer un seul mois. Pourtant, nous accusons 9 mois de retard de salaires. Les rares fois qu’il nous a payé, c’est au mois de décembre dernier. Il nous a donné un mois de salaire et un sac de riz ».
Autres révélations c’est qu’en complicité avec son ministre des Finances, Monsieur Kabangu, les recettes générées, à plusieurs millions de francs congolais dans les différents points de péages, ne sont jamais versées dans la caisse de la province. Elles sont partagées entre le gouverneur, le ministre et les chefs de postes, responsables numéro un desdits péages.
« Régulièrement, le Ministre provincial des Finances, Kabangu fait la ronde des différents péages pour ramasser les millions d’argent à générés. Une fois que l’argent est récupéré, il se le partage entre le Matubwana, les chefs de postes et Kabangu. Tout ce qu’ils nous donnent c’est soit 50.000 ou 100.000 CDF. Oh! Quel courroux de voir l’argent de l’Etat remplir les poches des individus ! » s’exclame-t-il.
Et de conclure: « Avant l’arrivé des enquêteurs de l’Inspection générale des Finances (IGF), le chef de l’exécutif provincial avait fermé tous les bureaux au niveau de tous les péages, sous prétexte que les agents de ces bureaux serviraient des renseigants à l’IGF, révèle encore notre source.