Kabinda en face de la cité de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC)  est débordé. Depuis deux jours, ce centre hospitalier est envahi par les Personnes vivants avec le VIH (PVV) qui désertent l’ex-Mama Yemo ou la grève des médecins se radicalise depuis lundi dernier. Une chose est d’arriver sur les lieux, et une autre de se battre pour obtenir le jeton, ce fameux sésame qui permet à  ces patients d’avoir accès aux antirétroviraux (ARV). Un vrai parcours de combattant pour les PVV.

Bousculades visibles à Kabinda. Médecins sans frontières (MSF) semblent être debordé par l arrivée chaque jour des PVV et malades du sida orientés vers Kabinda. Hier mercredi l affluence etait telle que les responsables du centre ont été obligé de faire appel aux éléments de la Police nationale congolaise PNC pour remettre de l ordre. Situation qui a suscité tout de même la curiosité des passants qui se sont vite amassés aux environs du centre Kabinda pour en savoir un peu plus sur ce qui se passe parmi les PVV.

« A l ex Mama Yemo il n y a plus moyen d être suivi au quotidien », explique une PVV visiblement mécontent de voir le Gouvernement et les médecins sacrifiés la prise en charge des personnes atteintes du sida. Pour ces, PVV dont la plupart proviennent de l Hôpital général de Kinshasa, le Gouvernement serait le principal responsable du fait qu’il n arrive pas toujours a mettre en application les revendication des médecins.« Depuis hier je n ai pas encore ne serait ce qu une comprimée. Ce qui n est pas bon pour ma santé. Comment expliquez vous qu une PVV ne respecte pas involontairement les recommandations du médecin », s interroge une autre PVV.

Interrogé sur le débordement observé au centre Kabinda, aucun agent de MSF n a répondu aux préoccupations de la presse sur la présence massive des PVV. Mais pour certaines indiscrétions, « il est plus normal que les PVV abandonnés à leur triste sort par les blouses blanches dans des hôpitaux publics en grève recourent au centre Kabinda pas concerné par la radicalisation de cessation de travail déclenchée par le Syndicat national des médecins (SYNAMED).

En RDC, en Guinée, au Kenya et au Malawi, « dans les hôpitaux que nous gérons, entre 30 à 40% des patients admis avec le VIH meurent, souvent très rapidement », indique MSF. « Alors que 50% d’entre eux ont déjà été mis sous traitement antirétroviral. » Le problème ? « A l’heure de la généralisation de l’accès aux antirétroviraux, les personnes à un stade SIDA bénéficient d’un accès aux soins très limité. » « Les principales causes de maladie et de décès sont donc liées à des échecs ou des interruptions de traitement, ou à un diagnostic tardif », note l’ONG. « Contrairement au début des années 2000, quand les gens mouraient faute d’accès aux thérapeutiques. »

Selon MSF, les statistiques de 2016 démontrent que 87 personnes meurent chaque jour du sida en RDC. Et d après les estimations de l ONUSIDA, en 2012, 79.978 Congolais bénéficient du traitement des ARV. Parmi eux 5.055 enfants et 74.923 adultes sur près de 450.000 PVV éligibles au traitement. Rachidi MABANDU