«Bientôt on aura un communiqué commun qui va réunir les gens du gouvernement, ceux de la famille et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Vous saurez tout ». C’est par ces mots du frère cadet d’Etienne Tshisekedi , Monseigneur Gérard Mulumba à la presse en début de semaine que sont apparus les signes d’un désamorçage de la querelle au sujet de l’inhumation de feu l’opposant congolais (E. Tshisekedi) qui oppose son parti et l’Etat congolais depuis plusieurs mois.

La famille biologique du Sphinx de Limete et son parti ont repris les pourparlers avec les exécutifs central ainsi que provincial en vue de balayer les divergences persistantes sur la question de l’organisation des obsèques de celui qui aura été à trois reprises Premier ministre de la République démocratique du Congo, alors Zaïre à l’époque (sous Mobutu).

Même les plus méfiants à l’égard du gouvernement au sein de l’Udps reconnaissent le déroulement serein des discussions reprises par les parties.

«Je vous promets qu’un arrangement sera trouvé. Un compromis sera dégagé d’ici là et que la date d’enterrement sera connue de tous», a même affirmé Peter Kazadi cadre de l’Udps.

Tshibala l’homme de la situation ?

Si pendant des mois l’Udps a rejeté catégoriquement les propositions du gouvernement Badibanga sur ces funérailles, charge reprise d’ailleurs pleinement par l’Hôtel de ville de Kinshasa, la promesse ex cathedra du nouveau premier ministre, Bruno Tshibala d’enterrer avec les honneurs dignes de son rang de celui aux côté de qui il a traversé des décennies de lutte à l’opposition a eu tant soit peu de l’effet chez ceux qui ont même contesté sa nomination.

Même poignard, différents styles

A voir de prêt, on pourrait dire que la [trahison] dont on a reproché à Samy Badibanga [par les partisans de l’Udps] en son temps pour avoir pactisé avec le pouvoir, allant à l’encontre de la démarche de son mentor, de son vivant, au soir de sa lutte politique a des similitudes avec celle que l’on reproche à Tshibala, mais avec une bonne dose d’embrouillamini qui peut-être joue en sa faveur.

L’actuel Premier ministre, auto-exclu (ou viré) de l’Udps après la restructuration controversée du Rassemblement de l’opposition (plate-forme créée à Genval en 2016) a bénéficié de ce qu’on peut voir comme une «présomption d’innocence» au vu de la légitimité de sa protestation contre ce que le Rassemblement Kasa-Vubu a qualifié d’hégémonie du G7, favorisé par la lassitude du deuil interminable d’un homme porté de son vivant par une bonne frange de la population congolaise.

D’autre part c’est aussi la fidélité de l’actuel occupant de la primature au Sphinx de Limete, mais surtout son «prétendu» rejet de l’offre des clés de la primature lui faite par le pouvoir lors de son séjour carcéral dans la prison de Makala, fin 2016, du vivant du mentor qu’il a en commun avec Samy Badibanga… Toutes ces circonstances lui ont conduit des marches du palais de la Nation pour des consultations, aux bureaux de la primature sis avenue Roi Baudouin.

Les divergences qui semblaient s’éterniser pourront dans les prochains jours connaitre un épilogue pour qu’enfin sois remis sous terre le défunt président de l’Udps décédé à Bruxelles le 1 février dernier. Le temps de l’opposition est passé. Le temps de la contestation, la protestation est passé. Place à la raison. Les Tshisekedi, l’Udps et le Gouvernement parlent. Il faut enterrer le Vaillant Soldat Tshitshi.