Il est annoncé a Goma pour le 17 mai 2024 dans un concert VIP dans un hôtel luxueux de la ville déchirée par la guerre et des violations graves des droits humains depuis la réactivation de la rébellion du M23. Fally Ipupa devra se produire pour des droits d’entrée jugés quasiment exorbitants pour une population en situation socio-économique et sécuritaire déplorable.

Une activité culturelle organisée par le Fonds national de réparation des victimes de la guerre (FONAREV) qui pourtant est vivement critiquée par les activistes des mouvements citoyens, au moment où l’insécurité reste la préoccupation majeure de la population de cette partie de la République démocratique du Congo.

« C’est déplorable de tenir une activité comme celle-ci dans cette période où les Gomatraciens sont victimes des bombes larguées par les M23, ciblant les déplacés qui ont fui la guerre. Pire encore, le billet d’entrée à ce concert est vendu à 300 dollars et 1.200 dollars pour une place VIP. En tout cas de besoin cas, nous voyons cela comme une pire moquerie et pour cela, nous disons« , a souligné Placide Itula à la presse locale.

Pour ce militant de la LUCHA, si cette activité s’inscrivait réellement dans le cadre d’une solidarité avec les victimes de cette guerre qui a causé un déplacement massif de la population, elle serait organisée dans le milieu des déplacés internes pour leur redonner sourire après tous les affres de la guerre qu’ils ont pu endurer depuis plus de deux ans pour la plupart.

Il appelle par ailleurs à la mise en place des mesures susceptibles de mettre fin à la guerre d’agression rwandaise menée dans le Nord-Kivu par le groupe rebelle du M23, afin que les déplacés regagnent leurs milieux d’origine.

« Les cicatrices sont encore très fraiches. Nous ne pouvons pas nous permettre de danser lorsque ça brûle chez le voisin, selon notre culture africaine. C’est pourquoi nous sommes en train de pleurer avec nos compatriotes », ajoute-t–il.

Pour clore son propos il demande à la population de la ville de Goma de boycotter ce concert qu’il qualifie d’un « non-événement »

Toutefois, ce sujet alimente un grand débat sur presque toutes les plateformes des réseaux sociaux en ville de Goma. Bien que la LUCHA s’interpose à cette activité culturelle, le ton monte d’un cran chez plusieurs internautes de cette ville. Ils estiment que s’opposer à une activité caritative en faveur des déplacés c’est plus qu’une sorcellerie.

« Il n’y a pas pire sorcellerie que de s’opposer aux initiatives caritatives des autres pendant qu’on ne peut apporter aucune assistance à la population qui traverse le calvaire. Acheter un billet pour ce concert, c’est sauver des vies humaines. Soyons humains« , écrit un internaute sur sa page Facebook.

Celui-ci invite à cet effet, tous les opposants à ce concert qu’il considère de mal intentionnés de s’organiser pour  venir en aide en vivres et non vivres à cette population qui paie le prix de la barbarie politicienne.

De leurs côtés, les organisateurs tiennent mordicus à la tenue de ce concert caritatif dans la ville de Goma secouée par l’insécurité urbaine ainsi que la guerre du M23 qui est à la porte de la ville.