Au-delà des clichés, des stéréotypes du genre, et l’insécurité qu’elle endure, la femme congolaise mérite d’être célébrée pour sa force, sa beauté, et sa contribution. C’est ce que pense Gisèle Furaha Ntambuka journaliste à Internews dans la production des magazines en swahili bora. Elle s’est confiée à Kinshasa Times (kt.cd) dans la cadre du mois dédié à la femme. D’après elle, le combat pour revendiquer ses droits dure toute la vie. 

Cette passionnée de l’animation des cérémonies est revenue sur son parcours, les obstacles rencontrés avant de donner de l’orientation à la jeune fille congolaise pour qu’elle devienne une femme accomplie qui connait ses droits. Gisèle Furaha travaille également dans l’interprétariat, traduction et voix off au sein des certains organismes de la place.   Bref, elle est une femme qui « n’aime pas croiser les bras » dit-elle. Interview  

Kinshasa Times (KT).cd : vous êtes journaliste et vous exercez aussi plusieurs autres métiers. Comment êtes-vous arrivés là ? 

Gisele Furaha Ntambuka : tout est parti d’un rêve d’enfance, mais aussi d’une passion. J’ai choisi de faire cette option pour finalement devenir une grande journaliste et impacter ma génération. Dans le monde de la presse, j’ai évolué à travers différents médias de la place en tant que reporter, ensuite présentatrice. J’ai fait quelques formations en interprétariat et traduction des langues, ces expériences m’ont amené finalement à embrasser aussi la prise de parole en public que je fais aussi en animant des conférences – débats, des mariages et toutes sortes de manifestations.     

KT : Comment avez-vous fait pour surmonter toutes sortes de fléaux qu’on peut rencontrer dans le monde professionnel ? 

GFN: J’ai eu plusieurs découragements dès le départ. Mes amis et proches ne cessaient de me dire que le journalisme serait un métier des femmes légères, mais connaissant mes atouts et mes attentes, je n’ai pas cédé à ces paroles négatives au contraire leurs avis m’ont poussé à m’y donner à fond et devenir la meilleure version de moi-même, déjà que je crois en moi et mes capacités. Et donc, pour surmonter cela, j’avais décidé de fermer les oreilles et d’avancer en poussant ma tête à réfléchir sur comment réussir sa vie de carrière sans toucher à quoique ce soit.

KT.cd : Que doit faire la jeune fille pour devenir une vraie femme qui connaît ses droits ?

GFN : Devenir une femme qui connait ses droits est un processus continu qui s’amorce dès le plus jeune âge. Je pourrais donner quelques conseils qui seraient peut-être importants pour la jeune fille.         

1. S’éduquer : elle doit apprendre à lire des livres et des articles sur les droits des femmes. Il existe de nombreuses ressources disponibles en ligne et dans les bibliothèques. Elle doit suivre des cours ou des ateliers sur les droits des femmes. De nombreuses organisations proposent des formations sur ce sujet. Elle doit participer à des discussions et des forums en ligne sur les droits des femmes. C’est un excellent moyen d’apprendre des autres et de partager vos propres expériences.

2. Développer son sens critique : elle ne doit pas croire à tout ce qu’elle entend ou lit. Elle doit toujours se questionner sur les informations qui lui sont données et chercher des sources fiables.  Elle doit apprendre à penser par elle-même et à défendre ses opinions.

3. S’engager et agir : elle peut rejoindre une organisation qui défend les droits des femmes. C’est un excellent moyen de rencontrer d’autres personnes qui partagent ses convictions et de s’impliquer dans des actions concrètes.  Elle doit faire entendre sa voix. Exprimer son opinion sur les questions qui touchent, que ce soit en ligne, dans les médias ou auprès de nos représentants politiques. Elle doit soutenir les autres femmes. Elle doit être solidaire avec les autres femmes et les encourager à connaître leurs droits.

En plus de ces conseils, il est important de se rappeler que : Tous les droits humains sont universels et indivisibles. Cela signifie que tous les êtres humains, hommes et femmes, ont les mêmes droits, quels que soient leur race, leur religion, leur nationalité, leur orientation sexuelle ou leur statut social. 

Les droits des femmes ne sont pas une faveur, mais un droit. Les femmes ont le droit d’être traitées de manière égale et d’avoir les mêmes opportunités que les hommes. Il est important de connaître ses droits pour pouvoir les défendre. Si vous ne connaissez pas vos droits, vous ne pouvez pas les faire respecter. Devenir une femme qui connait ses droits est un voyage qui dure toute la vie.

Kt.cd : La société congolaise ou africaine colle à la femme quelques clichés qui selon elle doit la définir. Mais selon vous, c’est qui une femme congolaise ou comment la femme doit-elle se définir elle-même ?

GFN : La femme congolaise est libre de se définir comme elle l’entend. Elle peut choisir de se définir par son origine ethnique, sa religion, sa profession, son statut marital ou ses valeurs personnelles. Je partirai de cet exemple pour répondre à cette question : Je suis une femme congolaise fière de mon histoire et de ma culture. 

Je suis une survivante, une battante, une femme résiliente. Je suis une mère, une sœur, une fille, une amie. Je suis une éducatrice, un médecin, une avocate, une entrepreneure. Je suis une femme d’espoir, de courage, et de détermination. En fin de compte, la femme congolaise est une femme unique et complexe qui mérite d’être célébrée pour sa force, sa beauté, et sa contribution à son pays et au monde.

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020