Le boulevard Sendwe, en plein coeur de Kinshasa, était noir de monde ce jeudi 23 juillet. Au rendez-vous, des dizaines de milliers des militants du Fronts commun pour le Congo (FCC), mobilisés pour une marche de « soutien aux institutions » et de « protestation contre la dérive dictatoriale ». Fiers de cette « mobilisation monstre », les organisateurs de la manifestation se sont réjoui de la discipline de leurs militants qui n’ont, selon eux, causé aucun dégât. Reportage.
Casquette sur le front, masque vissé sur la mâchoire, effigie de Joseph Kabila estampillée sur la chemise, les ténors du FCC ont dévalé les rues hier à Kinshasa. Mobilisés depuis les premières heures de la matinée, Néhémie Mwilanya, Ramazani Shadary, Mova Sakanyi, She Okitundu, Adolphe Lumanu… ont conduit une procession élastique du boulevard Lumumba au Palais du peuple où ils ont déposé leur mémorandum.
Armés de pancartes, de banderoles et d’une kyrielle de drapeaux représentant la mosaïque de partis fidèles à Joseph Kabila, les manifestants frédonnaient des chansons en l’honneur de leur autorité morale et scandaient des slogans hostiles aux adversaires de leur plateforme politique.
Dans la longue file de protestataires, on pouvait voir côte-à-côte hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux. Dépouillés de leurs costumes traditionnels, les cadres du FCC étaient visiblement à l’aise dans cette bruyante marée humaine, communiant allègrement avec leurs bases. 
Au front de cette colonne, avançaient, collés coude-à-coude, Néhémie Mwilanya, le coordonnateur du FCC, Emmanuel Ramazani Shadary, le Secrétaire permanent du PPRD… et d’autres anciens ministres comme She Okitundu et Adolphe Lumanu qui, comme Jean-Pierre Bemba, a drainé à sa suite son épouse Véronique Lumanu.
Encadrés par la police, disséminée tout le long des boulevards Sendwe et Triomphal, les partisans de la plateforme politique majoritaire au pouvoir avançaient en toute quiétude, sans être inquiétés par les forces de l’ordre. Hormis, bien entendu, au niveau de la jonction avec le stade Tata Raphaël et aux abords du pont Cabu et du Palais du peuple où un important dispositif de policiers a érigé des barrages pour empêcher les manifestants de passer.
Seules les têtes d’affiche du FCC ont réussi à s’infiltrer au niveau du pont Cabu. Mais, ils ont vite été rejoints au boulevard Triomphal par leurs partisans qui ont contourné la barrière. Mais au finish, la marche s’est achevée sans incident vers 11h30. 
« Nous n’avons enregistré ni casse, ni morts, ni blessés… et aucune balle n’a été tirée, encore moins des bombes à gazgaz lacrymogène », s’est réjoui un des manifestants à la fin de la marche.