Le Pool d’Urgence Congo (PUC) de Médecins Sans Frontières vient de clôturer son intervention contre une hausse de cas de fièvre typhoïde dans la zone de santé de Mukedi  et dans celle de Gungu dans la province du Kwilu. Ce sont au total 31 aires de santé qui étaient touchées par cette maladie.

Les équipes du PUC sont intervenues au début du mois de septembre dans ces territoires, en premier lieu à Mukedi puis 3 semaines plus tard à Gungu. Ce, après une notification de plusieurs cas de Fièvre Typhoïde. Si depuis le début de l’année jusqu’au début du mois de septembre dernier Mukedi a enregistré plus de 160 cas de cette maladie dont près de 19 décès, à Gungu en revanche, les équipes du PUC avaient noté 247 cas de fièvre Typhoïde et 8 décès.

Le Pool d’Urgence Congo a démarré une réponse à la situation, menant des activités de prise en charge médicale et chirurgicale gratuite des cas de fièvre typhoïde (cas simples et  compliqués) à l’Hôpital Général de Référence(HGR) de Mukedi et au Centre de Santé Référence (CRS) de Gungu. Des cliniques mobiles ont aussi été organisées. Pour le PUC, le but était de réduire la mortalité de cette maladie et de limiter son expansion.

« Entre mi-septembre et fin novembre 2016, les équipes de MSF ont dû réaliser plus de 12.942 consultations de cas de fièvres parmi elles ; 2.307 cas de Fièvre Typhoïde avec environ près de 56  interventions chirurgicales dont 39 cas liés aux complications de la maladie», affirme Emmanuel ONOYA, Responsable Médicale de l’intervention.

Au-delà de la prise en charge médicale et chirurgicale, les équipes du PUC  ont entre autres réalisé des activités telle que la recherche active des cas dans les communautés afin de les orienter vers les structures de prise en charge, la promotion de la santé pour  notamment sensibiliser la population  sur les bonnes pratiques d’usage d’eau traitée et l’hygiène des latrines. Les conditions  d’hygiène ne sont pas très adéquates dans les deux zones de santé. Une bonne partie de la population n’a pas accès à l’eau potable.

«A Mukedi, nous avons vu des accompagnants des malades qui étaient obligés d’aller chercher de l’eau dans une rivière située à environ 1 km de l’HGR, bravant une forte pente sous un soleil écrasant. Tout ça, pour servir quelques litres d’eau de qualité redoutable à leurs proches malades, vu que la structure de santé n’était pas autonome en approvisionnement d’eau », témoigne Jean MUSAKANE, Responsable de  l’Intervention.

MSF a placé quelques points de chloration d’eau dans les zones de santé touchées mais aussi un important système de pompes hydrauliques et filtres à l’HGR de Mukedi. L’objectif était d’aider l’hôpital à s’approvisionner en eau potable pendant l’intervention. L’Hôpital Général de Référence de Mukedi a également bénéficié d’un système de récupération d’eau de pluie qui rendra l’HGR autonome en approvisionnement d’eau même après la fin de l’intervention de MSF.

« Pour réussir à ce que cette maladie ne puisse pas resurgir, il va falloir assurer un accès à l’eau potable pour les populations et pas seulement à l’hôpital. Il sera également mieux que les autorités travaillent à la mise en place des mesures d’assainissement de la ville », conclut Jean MUSAKANE.

La fièvre typhoïde est une maladie qui se transmet par les selles, par les aliments souillés ou contaminés et par l’utilisation des eaux polluées des matières fécales. Si elle n’est pas traitée à temps, la maladie peut engendrer des complications médicales graves et même provoquer  la mort.

Kinshasatimes