La Ministre Provinciale du genre, Denise Muluka a révélé ce jeudi 10 février à Tshikapa, qu’au moins 9400 cas de violences basées sur le genre ont été recensés au cours de l’année 2021 au Kasaï.

Selon elle, cette situation était consécutive aux conflits communautaires, à la pauvreté, aux coutumes avilissantes et aux violences armées.  

« La tranche d’âge recensée chez nous, c’est de 12 à 17 ans. C’est regrettable ! Les dispositions (prises), c’est la sensibilisation, la vulgarisation des textes, la justice et les ateliers internes. C’est pour sensibiliser cette femme, ce monsieur, toute la population de la province du Kasaï. Province, territoires, secteurs et même dans nos langues et dialectes », a fait savoir la ministre provinciale du genre. 

De ce fait, elle a appelé les ONG à ne « pas se tourner seulement à Tshikapa, mais aussi d’aller à l’intérieur de la province ».

Les discriminations basées sur le genre sont particulièrement fortes au Kasaï central et freinent l’émancipation et l’autonomisation des femmes, une situation qui les expose à toute sorte de violences.

L’Enquête Démographique et de Santé réalisée de 2013 et 2014 relève que les violences domestiques, les violences sexuelles et les mariages précoces et/ou forcés sont largement répandus au Kasaï Central dont 52% de femmes âgées de 25 à 49 ans se sont mariées entre 15 et 17 ans et 49% ont déjà subi les coups de leurs maris.

La même source précise que, la prévalence des VBG au Kasaï Central est en partie due à la perpétuation des nombreuses traditions et coutumes qui réduisent considérablement les pouvoirs d’agir et de décision de la femme.

Et d’ajouter, les rapports entre les hommes et les femmes sont fondés sur la domination et la soumission. La femme n’est pas consultée en matière de relations sexuelles, de mariage et de fécondité, elle est également discriminée quant à l’accès aux ressources financières, immobilières et matérielles.