Ce n’est pas un simple anniversaire, mais un événement qui rappelle la longévité de la coopération Nippo-congolais. Il y a quarante ans, jour pour jour, que la ville de Matadi s’est dotée de ce joyau construit au terme d’une coopération entre la RDC, alors Zaïre, et le Japon. Ceci est vite devenu le symbole de la ville de Matadi comme la Tour Eiffel l’est pour Paris. 

Ce mardi 20 juin, tous les regards sont dirigés vers cette œuvre gigantesque d’au moins 720 mètres et 53 mètres de hauteur au-dessus du fleuve, inaugurée par le feu Maréchal Mobutu en 1983 en présence de l’impératrice du Japon. Les membres du gouvernement sont mobilisés. La représentation du Japon en RDC et en Afrique a effectué le déplacement. Les agents et cadres de l’organisation pour l’équipement Banana Kinshasa (OEBK), la structure en charge de la gestion de ce pont, sont de la partie, les chefs coutumiers et les autorités provinciales aussi, tous les ingrédients sont réunis pour une célébration haut en couleur. 

Pont Maréchal, encore deux cents ans de vie 

Cet ouvrage qui relie les deux rives de la province et la seule voie d’accès du pays à l’océan Atlantique, « a depuis bénéficié d’un appui du Japon pour sa maintenance », indique le directeur général de l’OEBK. Ce dernier précise que ce pont a encore une durée de vie d’au moins deux cents ans au vu de son état actuel. 

Occasion pour l’Ambassadeur du Japon en RDC, M. Minami Hino, de saluer les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires pour l’entretien de cette infrastructure, avant de les encourager à poursuivre les ambitions de doter le pays d’un réseau routier moderne avec des infrastructures de cette envergure. Il a par la même occasion révélée la volonté de son pays à accompagner la RDC dans cette démarche.

M. Naoki Yanase, Directeur général du département Afrique de la JICA,

L’opérationnalisation du volet rail, l’heure a sonné ? 

La partie route a déjà fait ses preuves sur le plan social, en réduisant radicalement les pertes, même des vies humaines, enregistrées à cause de l’usage des bacs pour la traversée. Et, sur le plan économique, cet ouvrage génère des recettes importantes au trésor public et permet l’acheminement marchandise provenant des ports de Boma et de Banana vers les villes de Matadi et de Kinshasa, la capitale. 

Pour Guy Bandu, gouverneur de la province du Kongo Central, il est impérieux que le volet rail de ce pont soit mis au service. « Je fonde l’espoir de voir sur le leadership éclairé du président Tshisekedi, le parachèvement de ce pont à vocation mixte (rail-route) dans un avenir proche. Il est indispensable pour un pays de la taille d’un continent d’avoir un transport multimodal. Il est impératif que la partie rail puisse se clôturer », insiste-t-il.  

La Représentation gouvernementale de la RDC et du Japon ainsi que les responsables de la Jica, à l’occasion des 40 ans du Pont Maréchal @crédit Photo KT.cd

En réponse, la vice-ministre des Infrastructures, dit réitéré la poursuite de la coopération RDC-Japon en obtenant d’elle, l’accompagnement de la finalisation de ce projet. 

Ce pont doit sa longévité  « au projet de coopération technique intitulé  » Projet de renforcement de la gestion du pont Maréchal » lancé par l’Agence japonaise de Coopération internationale (JICA) en 2010 » indique M. Naoki YANASE, Directeur général, Département Afrique de la JICA. Grâce à la reprise de la coopération, plusieurs cadres de l’OEBK ont suivi des formations au Japon avant qu’il n’approuve encore en 2015 un projet de telle envergure. M. YANASE affirme qu’une étude préparatoire en vue d’une prochaine visant à maintenir ce pont en bon état vient d’être achevée.

Journaliste d'investigation, licencié en sciences de l’information et de la communication. Spécialiste des questions politiques et judiciaires. Reporter à KinshasaTimes depuis 2020