Ce 09 février 2018, un petit autel couvert d’un tissu blanc est dressé juste à droite du principal autel de la cathédral notre dame. Il est ceint de 5 portraits aux mentions respectives : Pacson Jackson Kabadiatshi Malango, Serge Kikunda, Thérèse Kapalanga, Matthieu MFuamba et Hussein Ngandu. Ce sont les victimes de la marche du 21 janvier 2018. Le Comité laïc de coordination a invité les congolais de tout bord à prendre part à la messe en mémoire de ces « martyrs de la démocratie » et ils ont brillé par leur présence sur chacun des sièges de la cathédral en cette matinée du 9 février.

Personnalité politiques, corps diplomatiques, activistes et autres catégories sociales assistent aux différentes allocutions du jour.

C’est un scénario dans lequel l’une des victimes, Thérère Kapalanga pose des questions à son père membre de la police qui a tiré sur elle que le professeur Thierry NLandu, animateur des groupes de théâtre à Kinshasa et membre du CLC, propose à l’assistance pour chercher le commanditaire de ces meurtres et interpeller la police quant à l’ « usage facile de la gâchette » :

« Oui papa, aujourd’hui la police a tué sa propre fille, elle a qui a toujours tiré sur les enfants des autres. Oui papa, tous les officiers comme toi, dans tous nos camps militaires et de police, ne savent plus à qui adresser les condoléances. Mais au-delà de ces instants de douleur, ma mort cherche quelques réponses à mes interrogations : Qui dans vos services, donne des armes de guerre pour encadrer des marches pacifiques ? Dis-moi qui papa ? Qui dans vos services distribue comme des petits pains ces munitions qui tuent ? Dis-moi papa ? Qui dans vos services, donnent les ordres de tuer, après avoir pourtant donné des assurances que les bavures d’hier ne reproduiraient plus ? Oui papa, qui ? Qui vous vend ces armes et minutions car, à ce que je sache, notre pays n’en produit pas. Peux-tu répondre papa, qui ? Enfin, pourquoi obéissez-vous à des ordres injustes ? Pourquoi papa ? », scénario qui n’a pas manqué à arracher les larmes des certains participants.

Tout le monde sans doute attendait le Cardinal Monsengwo présent dans le temple, prononcé l’homélie du jour. Mais il a fait honneur à l’Abbé Luyeye de la paroisse Notre Dame de la Sagesse de l’université de Kinshasa. Après ces événements du 21 janvier, « le peuple ne tolérera plus la médiocrité », a-t-il imité le « il est temps que les médiocres dégagent… » de Laurent Monsengwo Pansinya qui a même préparé cette homélie. La peur est désormais dans le camp de « ceux qui cherchent à faire disparaître les corps de leurs victimes après les avoir assassinés ».

Pour l’Eglise catholique, malgré les tueries, il convient de continuer à marcher pour faire respecter les règles de démocraties en RDC : « Le comité laïc de coordination est à applaudir. L’Eglise attend d’autres initiatives du CLC, la marche des chrétiens ne s’arrêtera pas. Nous devons continuer le combat pour un Congo nouveau », a déclaré l’Abbé Luyeye.

Enfin, la messe du 09 février en mémoire des victimes de la marche 21 janvier a été dite. Le message du CLC, de l’Eglise catholique, des mouvements citoyens et des familles des victimes est passé : « La police congolaise a tué au moins 7 manifestants le 21 janvier ». L’histoire du bras de fer entre le Comité laïc de coordination et les autorités congolaises continue à s’écrire. L’église catholique encore prête à soutenir des nouvelles actions du CLC.