Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’assassinat des experts de l’ONU. Dans un droit de réponse envoyé au New York Times, les familles de Michael Sharp et Zaida Catalan se sont insurgées contre les affirmations du quotidien américain attribuant la mort des deux experts à leur manque d’expérience et à l’absence de protection de la MONUSCO.

Les familles des experts tués ont indiqué que Sharp et Catalan étaient enlevés et assassinés parce qu’ils disposaient d’informations sensibles sur les massacres et tueries commis dans le Kasai.

Le droit réponse par ailleurs réfute l’affirmation du tabloïde américain qui reprochait à la MONUSCO d’avoir déployé ses enquêteurs sans aucune protection d’usage, dans une zone pourtant dangereuse.

Les familles exigent que le Secrétaire Général de l’ONU diligente une enquête internationale qui fera toute la lumière sur cette affaire.

KINSHASATIMES.CD vous livre ci-dessous dans son intégralité, la version française de ce droit de réponse.

« OBJET : Droit de réponse à l’article : « Les experts des Nations Unies, déployés sans protection aucune, en ont payé de leur vie » (qui faisait la une de votre journal en date du 21 mai.)

En tant que familles  de Michael J. Sharp et de Zaida Catalan, nous nous insurgeons contre votre article à la une de votre journal sur leur enlèvement suivi de leur assassinat en République Démocratique du Congo.

En effet, contrairement à ce que suggère l’article, Michael Sharp et Zaida était tués non à cause de leur inexpérience ni manque de sécurité, mais ils étaient tués parce qu’ils étaient des enquêteurs expérimentés et faisaient partie de rares témoins des atrocités commises.

Des preuves abondantes indiquent que ces meurtres ont été prémédités et aucun niveau de formation préalable n’aurait pu altérer leur sort.

Aucun membre du Groupe des Experts des Nations Unies sur le Congo n’avait jamais été tué auparavant et il n’y avait aucune raison faisant craindre un enlèvement ou un meurtre. De ce fait, nous en appelons instamment au Secrétaire Général  de désigner une équipe internationale d’enquêteurs criminels afin d’identifier les auteurs et leur chaîne de commandement afin de s’assurer que les responsables soient traduits en justice.

Aucun pays membre des Nations Unies ne devait se donner du répit tant qu’une enquête dans cette affaire n’a pas été menée.

En tant que familles de Michael et Zaida, nous avons appris beaucoup de choses sur le grand impact de leur travail et nous croyons que les deux experts s’évertuaient à apporter un changement en enquêteurs compétents et qualifiés  dans l’un des endroits les plus violents du monde. Nous avons besoins d’avoir davantage d’enquêteurs de leur trempe, et non pas moins.

JOHN E. SHARP, MICHELE M. SHARP

MARIA MORESBY

ELIZABETH MORESBY

HESSTON, KAN »