Depuis plusieurs années, l’art était un domaine réputé des hommes car pour certaines femmes, s’engager sur cette voie les exposerait à des préjugés, humiliation, dépendance et bien d’autres faits. Mais désormais, ce secteur intéresse de plus en plus les femmes bien que jusque-là minoritaires.

À Kinshasa, capitale congolaise, la rédaction de KinshasaTimes a rencontré l’artiste multidisciplinaire en arts plastiques, Nyota Buzilu Mihalina, étudiante en L1 ( ancien système) à l’Académie des beaux-arts en sculpture. Passionnée de l’art, cette jeune femme artiste a terminé ses études humanitaires en art céramique avant la formation en peinture à l’Institut des beaux-arts de Lubumbashi.

L’art, le dévouement et la bravoure

« Avant, c’était plutôt bizarre, gênant et angoissant d’évoluer dans un domaine où les hommes se croient maîtres et au commande. Agaçant de subir les préjugés de notre entourage en faisant le choix de l’art plastique en tant que femme; énervant de subir les dogmes qui disaient que les femmes sont favorisées puisqu’elles ne vont pas s’en sortir dans tel ou tel domaine de l’art plastique ; ou encore qu’elles ne sont pas faites pour évoluer dans ce domaine; difficile de supporter les harcèlements et les dérangements venant de tous les cotés, des avances pour intégrer telle ou telle organisation en art. J’ai appris à prendre des décisions et à assumer mes responsabilités; j’ai choisi cette option parce que j’ai un rêve à réaliser», a-t-elle indiqué.


Et d’ajouter, « Je suis là pour affirmer, me faire une place dans un monde où les hommes se croient à la tête et changent de dogme ! Je suis là pour me surpasser et non me comparer aux hommes, en mettant en avant mes objectifs. Ma façon de vivre au milieu de tous ces hommes a changé ! Je dirais même que je ne remarque pas que les hommes sont plus nombreux que les femmes ; que ça soit dans mon auditoire ou dans le milieu professionnel. J’ai appris à vivre avec eux, et du jour au lendemain j’apprends à les comprendre. Et donc, tout se passe plutôt bien, suis épanouie et pleine d’espoir pour demain».


Pour Nyota Mihalina, au-delà du fait que l’art soit pour elle un don, le côté libéral de l’art, le souci de communiquer , d’informer pour former puis transformés constituent sa motivation.

La détermination pour l’atteinte des objectifs

L’artiste multidisciplinaire en arts plastiques, Nyota Mihalina estime que tout doit partir de la capacité à braver la peur afin de transformer les possibilités en réalité.

« Je travaille aisément, je ne me sens pas menacée, je ne suis pas en compétition avec qui que ce soit, j’ai des objectifs à atteindre en visuels et je travaille chaque jour pour ressortir la meilleure version de moi-même et je connais ma plus grande force et ma capacité d’imagination. Alors, autant le mettre en œuvre que de se préoccuper ou de se recroqueviller sur soi-même parce qu’il y’a plus la présence masculine que féminine dans l’art plastique », soutient cette artiste.



« Pour toute celle qui a eu peur, doute ou la préhension d’être prise pour une loque humaine dans ce métier, je tiens à vous dire que, vos pensées ne sont pas toujours le reflet de la réalité ; la réalité est plus profonde que tout ce que vous pouvez croire. Vous êtes les seules personnes capables de défendre vos rêves. Personne ne le fera à votre place! Et je vous avoue que la chance sourit toujours à ceux qui se surpassent. Attirez vers vous les étoiles; attrapez les , honorez vos rêves. Vous avez le pouvoir de transformer les possibilités en réalité », a-t-elle martelé.

L’art, en particulier la peinture et la sculpture demeurent une passion pour Nyota Mihalina, « parce que, c’est le fruit de la créativité des Hommes libres », a-t-elle conclu.