Le gouvernement congolais a signé jeudi 24 février, un protocole d’accord avec le groupe Ventora du businessman israélien sous sanction américaine, Dan Gertler. La République démocratique du Congo (RDC), va ainsi reprendre près de vingt ans après, la gestion des blocs pétroliers et des actifs miniers évalués à plus de deux milliards de dollars, en échange d’abandons de poursuites contre le puissant homme d’affaires israélien. Faut-il y voir l’ombre de l’administration américaine ?

« Les pointages systématiques et les critiques incessants auxquels j’ai été confronté, avec en point d’orgue les sanctions américaines dévastatrices qui m’ont été imposées et les récentes allégations auxquelles j’ai été confronté, sont devenus intolérables, faisant peser un énorme fardeau sur moi, mes entreprises et surtout ma famille » s’alarme Dan Gertler dans un communiqué.

Pour la partie congolaise, le directeur de cabinet adjoint du président de la république, André Wameso n’a pas caché l’implication des USA dans l’aboutissement de ce protocole d’accord.

« Ce protocole sera partagé avec les autorités américaines au nom du partenariat entre la RDC et les Etats-Unis », dit-il avant de faire un rétropédalage.

« Jusque-là ni les procédures judiciaires ni les sanctions américaines n’avaient permis à la RDC de récupérer ses actifs », affirme t-il.

Saluant ledit protocole, Dan Gertler regrette le fait que « les sanctions ont empêché le développement d’actifs qui sont vitaux pour l’avenir de l’économie de la RDC »

« Il n’est ni dans mon intérêt, ni dans l’intérêt du peuple de la RDC, que des actifs tels que les blocs du Lac Albert soient embourbés dans un arbitrage international à perpétuité. Permettre que cela se produise serait contraire à ma philosophie de soutien au développement économique de la RDC. Il était donc vital de trouver une nouvelle façon d’avancer qui libérerait ces actifs vitaux pour être développés sans les contraintes des tribunaux, et me permettrait de poursuivre des intérêts commerciaux légitimes » a-t-il confié.

«Cet accord met fin à l’impasse dans laquelle nous nous trouvions et permet d’aller de l’avant, soutient directement la stabilité et les réformes économiques initiées par le gouvernement. Je respecte pleinement l’accord et je confirme que tous les permis et licences détenus par le groupe Getler seront restitués », conclu le richissime homme d’affaires sur un ton lugubre.