De retour à Kinshasa samedi 22 août 2020, après 5 mois d’absence au pays, l’opposant congolais Martin Fayulu a eu des mots durs à l’endroit des dirigeants actuellement au pouvoir en République démocratique du Congo. S’exprimant dans un meeting à la place Sainte Thérèse, commune de Nd’jili devant des milliers de congolais qui sont allés l’accueillir à l’aéroport international de Nd’jili, l’opposant congolais a fait une analyse critique de la situation actuelle au pays. Sa lecture de la gestion du pays a tourné au tour de 7 points essentiels sur lesquels votre journal a jugé utile de revenir.

De la question électorale aux dernières nominations dans l’armée et la magistrature en passant par l’initiative de 13 personnalités, le dossier 100 jours et/ou le dossier de 15 millions de pétroliers ainsi que les menaces dont l’objet le Prix Nobel congolais Denis Mukwege, Fayulu n’a pas retenu ses mots. S’agissant des élections, celui que l’on surnomme soldat du peuple juge impérieux les réformes du système électoral congolais. Et ce, pour sortir la RDC du lot des nations où les élections sont non seulement chaotiques mais aussi contestées. « Il faut toutes les réformes. La loi électorale, la CENI, etc. Nous voulons la réforme de la gouvernance », a-t-il déclaré.

S’agissant de détournement, le patron de l’Ecide ne ménage aucun flou. « Nous n’allons pas laisser les gens continuer à détourner de l’argent du peuple. Le dossier de 15 millions de pétroliers, le dossier 100 jours, etc. ». Sur le même volet, le candidat arrivé deuxième aux dernières élections présidentielles en Rdc, selon les résultats de la Ceni, confirmés par la Cour constitutionnelle fait d’autres révélations accablantes. « L’argent disparu dans le projet de 100 jours n’est pas 66 millions de dollars. Il s’agit de plus 400 millions de dollars qui ont disparu. Les gens qui coordonnaient ce projet ont touché chacun 5 %, ce qui équivaut à plus de 22 millions de dollars ».

Pour ce qui concerne les dernières nominations dans la magistrature et l’armée, Fayulu pense que la population ne veut pas de ces juges. « Et mêmes les juges que Félix Tshisekedi a nommé à la Cour constitutionnelle, la population ne va pas les accepter (…) Où avez-vous vu les choses passer ainsi ? Jusqu’où voulons nous aller ? S’est-il interrogé avant de dénoncer la violation quotidienne de la Constitution. « Chaque jour, on ne fait que violer la constitution (…) ».

Le deal Kabila-Tshisekedi ne marche pas

Martelant sur les questions des réformes électorales, Fayulu fait le constat selon lequel, la majorité d’acteurs est revenue sur le schéma proposé par lui, afin de sortir le pays de sa crise actuelle. « Tout le monde a un projet. Le groupe de 13, Bahati et les autres, ont fait des recommandations, mais ces idées viennent après les propositions que j’ai faites dans le plan de sortie de sortie de crise que j’ai présenté, s’est-il félicité. S’agissant de la coalition FCC-CACH, le leader de Lamuka parle de l’échec d’un deal. « Nous avions dit que le deal entre Tshisekedi et Kabila ne marche pas. Où en sommes-nous? Nous avons aussi dit que la coalition FCC-CACH ne fonctionnera pas et vous le voyez. Nous avons également dit que les institutions se marcheront dessus ».

Avant de clore son adresse, Martin Fayulu a invité les congolais à être prêts pour défendre la patrie qui va mal. « Soyez prêts. Si rien n’est fait nous allons aller au Palais du peuple. Ça sera notre maison. Nous allons nous installer là-bas. Nous allons demander à nos frères de la diaspora de se cotiser pour que personne ne manque à manger pendant ce sit-in (…). Je suis un combattant et un soldat du peuple. Je ne combats que le bon combat ». Précédemment, il a dans un autre message appelé le peuple à être derrière le gynécologue congolais Dénis Mukwege, récemment menacé par une armée étrangère. « Nous allons tous être derrière Denis Mukwege, notre prix nobel. Nous n’avons pas peur et nous n’allons pas avoir peur ».