Le Vice-Premier ministre congolais de l’Intérieur, décentralisation et affaires coutumières, Daniel Aselo Okito Wa Koy l’a signifié aux ministres africains en charge des migrations, déplacés internes, réunis dans la capitale guinéenne en début de semaine finissante dans le cadre de la quatrième réunion Comité technique spécialisé (CTS).

En marge de cette rencontre, Aselo Okito a reçu vendredi 27 mai à Malabo, Raouf Mazou, le Haut Commissaire assistant, en charge des opérations du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR).

C’est dans ce cadre qu’il a reçu en audience le vendredi 27 mai, Raouf Mazou, Haut Commissaire assistant, en charge des opérations du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). Une occasion pour les deux personnalités d’échanger entre sur la situation des réfugiés et déplacés internes en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que le retour dans leurs pays, des ressortissants étrangers sur le territoire congolais; aussi, le retour en RDC, des congolais qui traînent à l’extérieur de leur patrie.



Étant un pays qui accueille jusqu’ici des ressortissants étrangers sur son sol, le VPM de l’Intérieur a réaffirmé le souhait de son pays de tous les étrangers sur sol à regagner leurs pays respectifs. S’agissant du Rwanda, Aselo Okito Wa Koy a alerté la communauté africaine réunie pour cette circonstance, pour que ce pays voisin et frère puisse ouvrir ses portes à ses propres citoyens se trouvant sur le sol congolais depuis 1994.
Pour ce faire, il a fait part au HCR, du nombre combien important des réfugiés et déplacés internes dans son pays.

“Je crois que ce souhait de la République démocratique du Congo pour la question des réfugiés en Afrique et plus particulièrement ceux qui sont sur son territoire ne date pas d’aujourd’hui. Parce que partout où la République démocratique du Congo se présente en Afrique et à travers le monde, elle émet le souhait de voir d’abord ses propres citoyens retourner sur son sol. Nous disons que nous avons un grand espace territorial. Une terre très fertile, une communauté très hospitalière et nous ne voyons pas pourquoi ces ressortissants peuvent traîner à l’extérieur de notre pays. C’est comme ça que nous disons: toutes nos frontières sont ouvertes pour que nos propres citoyens reviennent au pays”, a-t-il déclaré.

Et de poursuivre: “Par contre, nous avons toujours sollicité, nous avons toujours demandé à la communauté internationale de tout faire pour que la volonté politique soit exprimée dans le chef des responsables des pays voisins pour que ces pays, puissent à leur tour recevoir sans pression leurs ressortissants se trouvant ici. Nous avons toujours souligné la situation des réfugiés rwandais qui se retrouvent sur notre territoire depuis 1994”, a-t-il expliqué.

Aussi, il s’est montré indigné de voir le Rwanda, vouloir imposer à la RDC ses propres ressortissants. « La République démocratique du Congo a l’impression que ce pays frère veut nous imposer ses propres ressortissants”.

Et de dénoncer: “ depuis hier ici à Malabo, nous avons rappelé à la communauté africaine réunie en cette circonstance, qu’il faut que le Rwanda ouvre ses portes, ses frontières pour le retour de ses propres citoyens se trouvant sur notre territoire ».

Et d’indexer l’entrée sur le territoire congolais des forces armées du ce pays. « Voilà que depuis hier jusqu’à ce matin, et on n’a pas à le cacher, je n’ai nullement l’intention de faire du HCR un organe politique, mais je dis que depuis hier, et surtout depuis ce matin, il y a les forces rwandaises qui sont rentrées sur notre territoire. On n’a plus à le cacher, il s’agit des rwandais que je fais voir au HCR que, si hier nous parlions de plus de 5 millions de déplacés internes, avec l’entrée des forces armées du Rwanda sur notre sol, que le HCR s’attende à une évaluation qui pourra peut-être aller au-delà de 6 millions de personnes qui se déplacent en interne. Et cette situation n’est pas bonne pour nous. La République démocratique du Congo en a souffert et décide de hausser la voix, en même temps qu’elle doit prendre des précautions en elle-même pour voir comment régler cette question », a-t-il soutenu.

Raouf Mazout lui, s’est dit content d’être reçu par Daniel Aselo, par qui son institution a remercié la RDC, pour la protection et l’accueil qu’elle offre aux réfugiés.

« J’étais très heureux d’être reçu par son excellence Monsieur le Vice-Premier ministre et nous avons discuté de la question des réfugiés. Comme vous le savez, la République démocratique du Congo est l’un des pays qui reçoit un grand nombre des réfugiés dans la région. Nous avons déjà remercié son excellence Monsieur le Vice-Premier ministre pour ce que la République démocratique du Congo fait pour fournir l’assistance et la protection à ces réfugiés. Nous avons aussi parlé de la question des solutions durables des réfugiés. L’une des solutions c’est le retour », s’est-il exprimé.

Sur le volet retour des réfugiés il a indiqué: « nous avons parlé du retour des réfugiés burundais qui se déroulent, nous avons parlé du retour des réfugiés centrafricains qui se déroule. Nous avons aussi parlé des réfugiés rwandais qui sont dans le pays depuis de nombreuses années, il y a près de 30 ans et des solutions qui doivent être trouvées par rapport à eux et en particulier ceux qui souhaitent retourner dans leur pays ».

Concernant les déplacés internes, il a souligné: « nous avons aussi parlé de la question des personnes déplacées des conflits que nous voyons dans le pays, malheureusement ont pour effet un grand nombre de personnes déplacées internes actuellement en RDC, il faut faire en sorte que l’assistance de la communauté internationale continue d’être fournie pour qu’ils puissent recevoir l’assistance humanitaire nécessaire.

Autre point c’est celui de la législation sur les personnes déplacées, que la République démocratique du Congo a adopté. Le souhait du HCR c’est que “ la RDC ratifie la Convention de Kampala qui est relative aux personnes déplacées”.

Enfin, la question des réfugiés congolais qui sont dans les différents pays de la région n’a pas été oubliée. « Et son excellence Monsieur le Vice-Premier ministre a rappelé que la volonté du pays de faire en sorte que ces réfugiés puissent rentrer le plus tôt possible dans le pays », a-t-il expliqué.

Rappelons qu’après la quatrième réunion du CTS, Daniel Aselo poursuit son séjour en Guinée Équatoriale où se tiennent les 27 et 28 mai, deux grands sommets des chefs d’Etat et gouvernement de l’UA.

Giscard Havril