La reprise des cours à l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) sera bientôt effective dans les écoles de la République démocratique du Congo. Les cours pourront reprendre entre le 20 et le 21 juillet après leur suspension le 19 mars dernier, a indiqué récemment Jean-Marie Mangobo, le Secrétaire général de l’EPST. Se voulant pragmatiques, des Congolais de la diaspora amorcent déjà des démarches pour solliciter l’intégration des cours en ligne en période  post covid-19.

Invité de la radio Top Congo le vendredi 10 juillet, Pascal Mpiamena Zambili, un expert congolais en matière de l’enseignement à distance, suggère au Gouvernement congolais d’associer désormais l’enseignement en ligne à l’enseignement présentiel. Ce dernier, explique-t-il, requiert la présence de l’enseignant pendant les cours.

Installé à Texas, aux Etats-Unis, ce consultant de l’ONG ‘‘Classe en ligne’’ s’inspire de l’expérience de son pays d’accueil depuis le déclenchement de Covid-19. Cette pandémie a, en effet, poussé le Gouvernement américain à imposer à ses citoyens le confinement. Dans nombre d’écoles du pays de l’Oncle Sam, l’enseignement à distance a été mis à profit pour faciliter les cours à domicile et rattraper le temps perdu.

 Instaurer un ‘‘enseignement hybride’

 S’inspirant de ce modèle, l’ONG ‘‘Classe en ligne’’ a pris l’option de dupliquer cette expérience en République démocratique du Congo où plusieurs élèves sont restés cloitrés à la maison, sans pouvoir bénéficier de l’opportunité de suivre des cours à distance. Elle se propose d’animer un projet pilote qui serait mené dans trois  principales villes du pays (Kinshasa, Lubumbashi et Matadi), promettant de fournir, à ses frais, la connexion internet aux écoles  bénéficiaires.

Ainsi au Gouvernement congolais, Pascal Mpiamena Zambili propose ce qu’il appelle ‘‘enseignement hybride’’. Un concept qui allie la formation en ligne à l’enseignement traditionnel, marqué par la présence de l’enseignant dans la salle de classe. Il suggère même que l’enseignement à distance soit formalisé en RDC.

 «On apprend mieux en ligne qu’en classe»

Convaincu qu’«on apprend mieux en ligne qu’en classe», l’expert congolais s’appuie sur des données scientifiques pour éclairer la lanterne des auditeurs de l’émission ‘‘Parlons-en’’. «Des recherches ont, en effet, démontré que l’enseignement en ligne a plus d’avantages que l’enseignement présentiel, d’autant que, dans le premier, les élèves  assimilent les cours à 35%, et dans le second de 15 à 25%».

Aux dires de Pascal Mpiamena Zambili, grâce aux nouvelles technologies, la plateforme pour laquelle il travaille offre aux enseignants l’occasion de mettre leurs cours en ligne et d’enseigner à distance, avec la possibilité de poster des devoirs pour leurs élèves. Ces derniers ont, pour leur part, l’opportunité de réviser régulièrement leurs cours sur le net, voire de poser des questions dans un forum en ligne quand ils  ont du mal à comprendre.

«Cette expérience en cours, amorcée dans quelques lycées catholiques de Kinshasa (Mpiko, Kabambare, Boyokani…), s’avère déjà fructueuse», constate le consultant de  la plateforme ‘‘Classe en ligne’’. «En classe, on perdait 30 à 50 minutes à écrire au tableau, et il ne nous restait plus qu’une trentaine de minutes pour expliquer la matière. Avec le net, tous les cours sont désormais permanents en ligne. Dès lors, les  élèves perdent moins de temps qu’en classe», témoigne un enseignant bénéficiaire du projet, qui s’est confié à Pascal Mpiamena.    

Yves KALIKAT