Ils étaient tous présents à Genval à la création du Rassemblement de l’opposition. Ils se réclament tous héritier de feu le président du conseil des sages du Rassemblement, Etienne Tshisekedi décédé début février 2017. Aujourd’hui ils se réclament tous leader de la plate-forme. Un amalgame qui pourrait compromettre l’avenir du dernier legs du Sphinx de Limete à l’opposition de la République démocratique du Congo.
Il y a encore quelques jours, on ne pouvait pas s’imaginer le scenario que produit actuellement le Rassemblement de l’opposition. La plate-forme qui a fait preuve d’une cohésion rare dans sa configuration au dialogue version Cenco, fait désormais montre de divisions criantes. Le point de départ de ces divisions, la contestation de ses nouveaux dirigeants désignés à l’issue d’une procédure controversée. Dans cette confusion, les signataires de l’acte de Genval et membres du gouvernement Badibanga revendiquent désormais eux aussi le leadership du Rassemblement.
Tshisekedi oui, Lumbi NON !
Vingt-quatre heures après la désignation de Felix Tshisekedi comme président politique du Rassemblement (organe supérieur de la plate-forme), et Pierre Lumbi, président du conseil des sages, un groupe des contestataires mené entre autres par Gilbert Kikwama et Freddy Matungulu se sont rassemblés au siège du parti politique de Joseph Olenga Nkoy qu’ils ont porté à leur tour à la tête du conseil des sages du Rassemblement. Dédoublement.
Olenga Nkoy qui se réclame digne héritier du sphinx de Limete pour avoir passé avec lui plusieurs années à lutter au sein de l’opposition, n’a pas digéré que le président du G7, passé récemment à l’opposition après avoir été pendant plusieurs années conseiller de l’actuel chef de l’Etat en matière de sécurité puisse remplacer Etienne Tshisekedi. Bruno Tshibala banni récemment par sa famille politique l’UDPS, ne reconnait pas non plus à son tour l’autorité de P. Lumbi, « Pierre Lumbi président du Rassemblement est un coup contre Etienne Tshisekedi», a-t-il dit. C’est d’ailleurs lui qui a prononcé l’acte portant le président du Fonus à la tête du conseil des sages.
L’Opsa veut sa part de l’héritage
L’embrouillamini qui règne actuellement au sein du Rassemblement semble faire l’affaire de ses ‘‘anciens’’ membres, adhérants de la dernière minute à l’accord du 18 octobre. Après Pierre Lumbi, Olenga Nkoy, Patrick Mayombe, actuel ministre de l’agriculture et signataire de l’acte d’engagement de Genval pour le compte de la dynamique de l’opposition a été désigné à son tour président du rassemblement.
Si le crédit du Rassemblement maison mère est visiblement accordé au tandem G7 dirigé par Pierre Lumbi en même temps président du conseil des sages du Rassemblement et à l’UDPS désormais incarné par Felix Tshisekedi président politique du Rassemblement , le vacarme fait par le Rassemblement aile Olenga qui revendique sa légitimité avec la cohorte des huit membres du conseil des sages derrière lui, et l’aile de Patrick Mayombe signataire de l’acte de Genval, risque d’avoir une incidence sur les derniers réglages pour l’application de l’accord signé le 31 décembre dernier.
Le Rassemblement ressemble désormais à un monstre à trois têtes. Les monstres sont bons pour le feu. Ceux qui se réclament aujourd’hui fils d’Etienne Tshisekedi doivent se rappeler des engagements pris à Genval et se resaisir le plus vite possible.