L’évêque de Bukavu, Monseigneur Maroy invite les dirigeants de la République démocratique du Congo (RDC), à réfléchir sur les conditions des militaires, policiers parce que c’est à eux que revient la noble charge et lourde mission de nous sécuriser. Il l’a déclaré au cours d’une interview accordée au journal Les Coulisses.
« Nous disons à tout le monde et en particulier à ceux qui nous dirigent qu’il y a lieu de réfléchir sur les conditions de vie des militaires et des policiers parce que c’est à eux qu’il revient la noble et lourde mission de nous sécuriser et qu’ils ont juré mourir pour la nation et son peuple. Ils ne peuvent pas être à la fois le problème et la solution », a déclaré François Xavier Maroy.
Le prélat catholique a par la même occasion, appelé les autorités congolaises, à réfléchir également sur la question de porosité des frontières avec les voisins, qui est un fléau à la base de l’insécurité.
« Ensuite, réfléchir sur ce phénomène de porosité des frontières avec nos voisins. C’est un vrai fléau qui contribue grandement à l’insécurité. On ne sait pas qui est votre voisin de jour et surtout de nuit », a-t-il soutenu.
D’autres questions abordées par le chef spirituel de l’Église catholique locale de Bukavu, sont celles liées à l’autorité de l’Etat et aux récurrentes attaques armées à l’Est du pays. Pour cette dernière, l’évêque catholique s’est également interrogé sur leur nature.
« L’absence de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire contribue énormément à l’insécurité. Quant aux attaques, il y a lieu de s’interroger sur leur nature dès lors qu’elles se déroulent à proximité des postes des agents de l’ordre. Voilà pourquoi allusion est faite à Saül : « Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? Ac, 9, 4 ».
Pour lui, Saül, c’est tout celui qui persécute l’homme créé à l’image de Dieu. « Ces Saüls sont nombreux parmi nous, à tous les niveaux, dans toutes les couches de la société », a-t-il rappelé.
Cependant, ce membre de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) regrette que Église, jadis considérée sacrée, lieu de refuge pour tous, soit aujourd’hui la cible de toute attaque.
« Lorsque les gens s’attaquent aux symboles de l’Église, cela signifie que nous avons perdu de notre foi, la crainte de Dieu. L’Église était jadis un refuge pour tous, un lieu sacré ».