Le procès de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), a franchi une étape cruciale, mardi 30 juillet. Au cœur des débats, un enjeu majeur : l’absence de preuves formelles contre Nangaa et les 25 autres accusés.
Les accusés, confrontés à des accusations graves de crimes de guerre, participation à un mouvement insurrectionnel et trahison, ont eu la possibilité de présenter leur défense. Les avocats ont vivement contesté les réquisitoires du ministère public et les conclusions de la partie civile. Leur argument principal : le manque flagrant de preuves.
Dans une atmosphère tendue, les défenseurs de Nangaa ont démonté un à un les procès-verbaux, dénonçant des lacunes et des approximations. « Aucune preuve tangible n’a été présentée », martèlent-ils, réclamant l’acquittement pur et simple de leurs clients.
Une Cour sous pression
Le sort de Corneille Nangaa et de ses coaccusés repose désormais entre les mains de la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. Après les dernières paroles des prévenus, la Cour a pris l’affaire en délibéré. Le verdict est attendu avec impatience, chaque camp retenant son souffle.
Parmi les 26 accusés, seuls cinq se présentent en personne, les autres étant jugés par défaut. Un nouveau prévenu a été ajouté à la dernière minute lors de l’audience du 26 juillet. Le ministère public demande sans détour la peine capitale, une décision qui pourrait changer le cours de cette affaire emblématique.
En quête de justice
L’opinion publique, divisée, suit de près ce procès au retentissement international. La crédibilité du système judiciaire congolais et l’avenir politique de Corneille Nangaa sont en jeu.
Ce procès pourrait être le théâtre d’un retournement de situation judiciaire ou, à l’inverse, d’une validation des accusations. Dans un pays où la justice est souvent considérée comme obscure et influencée par les enjeux politiques, l’issue de ce procès sera observée comme le reflet de la lutte contre l’impunité. Pour Corneille Nangaa et les autres accusés, l’heure de vérité est imminente.