Kinshasa s’est réveillée sous un ciel nuageux en ce jeudi 14 novembre, mais l’effervescence règne autour de la dixième édition de Makutano. Pour la deuxième journée de ce grand rendez-vous économique, les salles des hôtels Pullman, Sultani, Majestic River et Hilton bourdonnent des discussions intenses d’entrepreneurs et d’experts venus poser les bases d’un climat des affaires plus accueillant en République Démocratique du Congo (RDC).
Ici, au cœur de Kinshasa, se dessinent les nouvelles lignes d’un pacte économique où le Congo entend affirmer son ambition dans la compétition mondiale pour les investissements.
Dès 10h10, le premier panel s’ouvre dans la salle Yvonne de l’hôtel Sultani. Devant un parterre d’invités, le vice-premier ministre Guylain Nyembo lance les échanges autour du « bilan du baromètre du climat des affaires un an après sa parution ». L’atmosphère est studieuse ; le diagnostic est sévère. Nyembo rappelle que, dans le sillage de la vision du président Félix Tshisekedi, le gouvernement congolais a mis en place une feuille de route ambitieuse pour faire de la RDC un moteur économique continental. Mais la réalité reste crue : une fiscalité trop lourde décourage encore les investisseurs et freine les PME congolaises.
Dans un autre registre, le deuxième panel soulève un sujet brûlant : « Les conglomérats, une concurrence déloyale pour les PME ? » Les mots de Noël Tshiani Mudiavita, professeur et expert économique, résonnent dans la salle. Il appelle à la création de banques congolaises pour donner aux entreprises locales un levier financier essentiel et ainsi équilibrer une économie encore dominée par des puissances extérieures.
Le troisième débat du jour, « Conformité des banques : sortir de la liste grise ? », déplace l’attention vers la scène internationale. Alors que les participants soulignent l’importance d’un système bancaire crédible et solide, Henry Wazne, vice-président de l’Association Congolaise des Banques, rappelle avec conviction la nécessité « d’adapter les normes internationales à la réalité africaine ». Pour lui, l’intégration de la RDC dans le marché mondial dépendra de sa capacité à bâtir une économie qui protège ses fondations locales tout en répondant aux exigences internationales.
Makutano 2024 est bien plus qu’un simple forum : il incarne l’espoir d’une RDC forte, proactive et résolument tournée vers l’avenir économique du continent. Plus de 1000 participants, venus de l’Afrique, de l’Europe et de l’Amérique prennent part à ce forum qui se cloture le 15 novembre.