Kinshasa s’est réveillée sous le choc ce mardi 19 novembre. Le mausolée de Patrice Emery Lumumba, héros national et figure emblématique de l’indépendance congolaise, a été profané à la Place de l’Échangeur de Limete.
Des vitres brisées, des signes de vandalisme, et un mystère qui plane. Selon l’Agence Congolaise de Presse (ACP), des individus non identifiés ont endommagé les vitres protégeant le mausolée. Le cercueil contenant la relique de Lumumba a également été cassé, laissant planer une interrogation glaçante : la relique du premier Premier ministre de la RDC est-elle toujours là ou a-t-elle été emportée ?
Un responsable du Musée national de l’Échangeur de Limete, s’exprimant sous anonymat, a confirmé la profanation mais reste prudent sur les faits exacts. « Nous attendons les conclusions de la police scientifique qui doit examiner le site. Pour l’instant, nous ne pouvons rien affirmer avec certitude. Une enquête a été ouverte et nous collaborons pleinement avec les autorités compétentes », a-t-il déclaré, visiblement préoccupé par l’ampleur de l’incident.
L’émotion est palpable dans la capitale. Patrice Lumumba, figure de proue de l’indépendance et symbole d’unité nationale, repose dans ce mausolée depuis la restitution de sa relique en 2022, un moment fort qui avait réuni des Congolais de tous horizons. La profanation de ce lieu sacré soulève non seulement des questions sur la sécurité du site, mais ravive également des blessures dans la mémoire collective du pays.
Dans un communiqué officiel publié, le ministère de la Culture, des Arts et du Patrimoine a condamné fermement cet acte qu’il qualifie « d’odieux », visant à « désacraliser la sépulture » de Patrice Lumumba. Selon le ministère, l’alerte a déclenché une intervention rapide des forces de sécurité, incluant la Police nationale, l’Agence nationale de renseignements (ANR) et la Garde républicaine, qui ont sécurisé le site. Une enquête est en cours pour établir les circonstances de cette profanation et identifier les auteurs.
Alors que les premières analyses sur le terrain se poursuivent, les autorités promettent une communication officielle dès que les circonstances exactes auront été établies. En attendant, Kinshasa retient son souffle face à cet acte perçu par beaucoup comme une atteinte au patrimoine et à l’histoire nationale.