Télésphore Mitondeke, rapporteur de la société civile de Masisi, décrit une ville désertée par ses habitants, fuyant la progression des assaillants. « Je suis aussi en train de quitter le centre de Masisi, car plus rien ne va », a-t-il déclaré, soulignant la gravité de la situation.
Il confirme également que plusieurs autres localités autour de Masisi-centre, comme Lushebere, Katale et Bweremana, sont tombées sous le contrôle du M23/RDF depuis la soirée du vendredi.
Alexis Baunga, député provincial élu du territoire de Masisi, confirme ce désastre humanitaire où tous les villages sont vidés de leurs habitants, terrorisés par les bruits des bottes et des tirs incessants. Il implore le gouvernement congolais de renforcer les capacités logistiques des forces armées sur le front.
« Cette situation plonge le territoire dans une catastrophe humanitaire extrêmement grave, car la population a quitté tous les villages pour diverses destinations. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement d’envisager des mesures holistiques pour rétablir l’autorité de l’État sur tout le territoire national », a-t-il souligné.
Il ajoute que cette évolution pourrait encourager la rébellion à viser le territoire de Walikale, ce qui pourrait entraîner une nouvelle défection au sein des insurgés. Il plaide pour que le gouvernement déploie des moyens conséquents pour endiguer l’avancée du M23 sur le sol congolais.
La veille, des combats ont été rapportés à Katale et Bweremana, où des bombardements ont causé la mort de quatre personnes et fait plusieurs blessés, selon les sources de la société civile. Les autorités militaires n’ont pas encore commenté l’évolution des événements au cours des dernières 72 heures.