Le Royaume-Uni passe à l’offensive. Dans un communiqué rendu public jeudi 30 janvier, le gouvernement britannique a condamné avec fermeté l’occupation de Goma par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense du Rwanda (RDF).
Une prise de position qui s’accompagne d’une menace claire : le Royaume-Uni envisage désormais de réexaminer « l’ensemble de son soutien au Rwanda », ouvrant la voie à des sanctions économiques et diplomatiques contre Kigali.
Le ministère britannique des Affaires étrangères, dirigé par David Lammy, a qualifié cette occupation d’ »inacceptable », soulignant qu’elle constitue une violation flagrante de la Charte des Nations Unies. « Le Royaume-Uni appelle au retrait immédiat de toutes les forces rebelles du territoire congolais », peut-on lire dans le communiqué.
Le texte rappelle que, dès le 26 janvier, le ministre britannique des Affaires étrangères avait averti le président rwandais Paul Kagame des conséquences d’une attaque sur Goma. « Une attaque contre Goma provoquerait une réaction vigoureuse de la communauté internationale », avait déclaré le ministre à Kagame.
Le 29 janvier, Lord Collins, ministre d’État aux Affaires étrangères, a convoqué le haut-commissaire rwandais à Londres pour lui exprimer la « profonde inquiétude » du Royaume-Uni face aux actions du Rwanda en RDC. « Les actions du Rwanda dans l’est de la RDC sont inacceptables », a-t-il martelé, faisant référence aux informations selon lesquelles le M23 et les forces rebelles progressent désormais vers Bukavu, dans le Sud-Kivu.
La partie la plus percutante du communiqué britannique réside dans l’annonce que le Royaume-Uni « étudie activement les prochaines étapes, aux côtés de ses partenaires internationaux, y compris la possibilité de réexaminer l’ensemble de son soutien au Rwanda ». Cette formulation laisse entendre que des sanctions économiques et diplomatiques pourraient être imposées à Kigali, notamment une réduction ou un gel de l’aide au développement.
Cette menace intervient dans un contexte où plusieurs pays, dont les États-Unis et la France, ont déjà exprimé leur préoccupation face au rôle du Rwanda dans le conflit en RDC.
Le Royaume-Uni n’a pas manqué de souligner l’impact dévastateur du conflit sur les populations civiles. « La situation humanitaire, déjà désastreuse avant la dernière offensive du M23 et des RDF, est désormais critique », indique le communiqué. Plus de 800 000 personnes dans la région risquent de ne plus recevoir d’aide alimentaire et nutritionnelle vitale, exacerbant une crise humanitaire déjà alarmante.
Le gouvernement britannique appelle toutes les parties à « cesser immédiatement les hostilités, à faciliter l’accès humanitaire et à reprendre des pourparlers diplomatiques inclusifs ». « Il ne peut y avoir de solution militaire », insiste le texte, rappelant que seule une résolution politique, menée par les acteurs africains, pourra mettre fin à cette crise.