Des anciens chefs d’États africains ont dans un message signé conjointement avec l’ancien Secrétaire général des Nations Unies le ghanéen Kofi Annan appelé le gouvernement congolais à donner la priorité à « l’intérêt général », en mettant en œuvre toutes les ressources nécessaires à l’organisation des élections dans les délais prévu par l’Accord de la Saint Sylvestre à la commission électorale.
Ces hommes d’États reviennent dans cet appel au gouvernement sur l’accord de la Saint Sylvestre dont la mise en oeuvre n’est pas respecté tant dans son esprit que sa lettre, et compromet de fait la possibilité d’une transition pacifique « vitale au développement de la RDC ». « L’avenir de la RDC est en grave danger, nous nous devons de sonner l’alarme avant qu’il ne soit trop tard », insistent-ils.
« Des élections intègres représentent pourtant la seule issue pacifique possible pour résoudre la crise de légitimité dont souffrent aujourd’hui les institutions politiques congolaises. Le Gouvernement de la RDC et la communauté internationale doivent fournir toutes les ressources nécessaires à l’organisation des élections dans les délais prévu par l’Accord de la Saint Sylvestre à la commission électorale », indique le message intitulé « Appel urgent en faveur d’une transition pacifique et démocratique en République démocratique du Congo ».
L’intégralité du message ci-dessous
Appel urgent en faveur d’une transition pacifique et démocratique en République démocratique du Congo
En tant que dirigeants africains attachés à la démocratie, nous sommes profondément consternés par la situation politique qui prévaut en République démocratique du Congo (RDC). Elle constitue une menace à la stabilité, à la prospérité et à la paix de toute la région des Grands Lacs, voire de l’Afrique dans son ensemble. Nous nous devons de sonner l’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
La non-tenue des élections en 2016, conformément à la Constitution, a provoqué une crise politique aigue. L’accord entre le Gouvernement et l’opposition conclu à la Saint Sylvestre sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco) a permis d’éviter un désastre, mais sa mise en œuvre rencontre des difficultés croissantes qui mettent en péril le processus censé conduire à des élections pacifiques d’ici la fin de cette année.
Tant l’esprit que la lettre de l’accord ne sont pas respectés, minant la possibilité d’une transition non violente, vitale au développement de la RDC. Des élections intègres représentent pourtant la seule issue pacifique possible pour résoudre la crise de légitimité dont souffrent aujourd’hui les institutions politiques congolaises.
Le Gouvernement de la RDC et la communauté internationale doivent fournir toutes les ressources nécessaires à l’organisation des élections dans les délais prévu par l’Accord de la Saint Sylvestre à la commission électorale.
Nous appelons les leaders politiques de la RDC à donner la priorité à l’intérêt national. Le peuple congolais, déjà meurtri par des décennies de dictature, suivies d’années de guerre civile, aspire à la paix, au développement et au respect des droits de l’Homme, qui comprennent le droit à un gouvernement représentatif.
Si la crise actuelle frappe avant tout nos frères et sœurs congolais, elle aura des conséquences continentales si elle n’est pas traitée.
L’avenir de la RDC est en grave danger. Aussi appelons-nous les leaders congolais à redoubler leurs efforts de mise en œuvre de l’Accord de la Saint Sylvestre de bonne foi afin de restaurer la confiance entre les partis et assurer des élections libres, crédibles et pacifiques d’ici la fin de l’année.