Tout est parti d’une lettre datant du 7 février 2018 adressée au directeur de cabinet du chef de l’Etat,  Néhémie Mwilanya, lors de son récent passage à Bukavu. Dans cette lettre signée par  le président fédéral de l’AFDC Sud-Kivu  Théodore Camunani, s’est plaint de ne pas recevoir en fonction de ce qu’il vaut  comme un grand parti de la MP.

«Comment comprendre qu’avec tout ce que l’AFDC a apporté pour faire élire le gouverneur Claude Nyamugabo, l’AFDC ne se retrouve au gouvernement qu’avec un seul ministre? … Dans ce seul ministère, on ne permet même pas au ministre de se choisir un chef de cabinet. Tout est fait contre l’AFDC comme si nous ne travaillons pas pour le chef de l’Etat», se plaint-il dans la correspondance.

Le président fédéral du parti de Bahati Lukwebo va plus loin et accuse  certains cadres et dirigeants de sa famille politique de s’être réunis avec le directeur de cabinet pour «créer une dissidence » au sein de l’AFDC et «mettre à mal » son autorité morale, besogne qui serait tramée selon ses allégations par le président national a.i Tshisumpa et le 3ème VPN Joseph Kokonyangi. Théodore Camunani en appelle ainsi à ses camarades à «œuvrer pour la cohésion» en jouant un rôle positif auprès du Raïs et «corriger ce qui peut l’être».

Joseph Kokonyangi a dans sa qualité de secrétaire général de la Majorité présidentielle réagi à ce «déballage » de son camarade, dans une lettre adressé au président nationale de l’AFDC, Modeste Bahati, le suspendant de son poste de coordonateur adjoint de l’AFDC Sud-Kivu «jusqu’à nouvel ordre».

Ces correspondances sont révélées alors que des cadres du parti de Bahati Lukwebo ont entamé des pourparlers autour du gouverneur du Sud-Kivu Claude Nyamugabo ces derniers jours pour,  «renouveler son soutien» à l’autorité provinciale. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs communiqués ont également été lus dans ce sens sur les médias locaux.

A quoi aboutira cette saga fratricide ? Théodore Camunani  Ruhamanyi  a-t-il pris unilatéralement l’initiative d’écrire cette correspondance sans l’aval de son autorité morale ? Y-a-t-il réellement eu tentative de dédoublement du parti initié par Bahati Lukwebo ? Telles sont les questions que se posent plusieurs sources proches des partis de la Majorité présidentielle au Sud-Kivu.