Les négociations sur l’arrangement particulier devraient se clôturer si on s’en tient à la date fixée par la conférence épiscopale nationale du Congo le lundi prochain. Mais tous les signes laissent entrevoir dans cette précision de calendrier rien d’autre qu’un coup de pression des évêques qui doivent encore demontré l’efficacité de leur bâton.

Sans la signature de l’arrangement particulier, l’accord l’accord du 31 décembre n’est rien. Nul n’en doute. C’est la condition sine qua non pour que cet accord soit appliqué par les parties prenantes aux négociations moderées par les évêques de la Cenco. Mais chaque matin apporte sa dose de divergence de vues sur les différents points à arranger entre pouvoir et opposition.

Les questions les plus sensibles sont ceux qui sont abordées en ce moment par les délégués aux assises du centre interdiocésain. Des rencontres formelles tout comme les informelles, voire secrètes s’organisent partout à Kinshasa question de trouver un consensus. Malgré tout, ils n’ont pas pu apporter leur dose de paix à l’ensemble de la population et les parternaires étrangers de la RDC qui ne jurent plus que sur la fin des négociations politiques interminables débutées le 8 décembre dernier.

Les questions à la base du blocage reconnues par certains et ingorées par d’autres demeurent à ce jour les modalités de nomination du premier ministre, le partage des responsabilités au sein du futur gouvernement de transition, le rôle de la Cenco pendant la transition… mais la présidence du Conseil national de suivi aussi, matière résolue dans l’accord qui s’est rajouté dans la liste des obstacles à la signature de l’arrangement particulier après la mort du défunt leader du Rassemblement Etienne Tshidekedi.

Mauvaise foi

Qualifiée de dribbleuse par certains acteurs politiques de l’opposition, la majorité présidentielle on continue à affirmer qu’il n’y a aucun blocage et que le processus des négociations progresserait normalement. Quelques analystes vont jusqu’à affirmer que l’attitude de la majorité dénote d’une mauvaise foi criante quant à l’application de l’accord.

A la question de savoir si la signature de l’arrangement particulier interviendrai effectivement le 27 mars prochain au vu de l’avancement des échanges, un cadre de la MP a préféré laver ses mains « Ce n’est pas nous qui avions fixé cette date »… comme Ponce Pilate.

Au Rassemblement on chante « Wumela »

Les divisions au sein du Rassemblement ne facilitent pas les choses. L’ordre semble revenir peu à peu avec les retours à la maison des tenors de la frange opposée (jadis) à la restructuration « forcée » du Rassemblement soutenu par l’Udps et le G7. Mais la maison est fragilisée.

La dissonance persiste avec les caciques de l’aile Olenga Nkoy, dont Bruno Tshibala et Roger Lumbala. Ce dernier photographié il y a quelques semaine dans un restaurant à Kinshasa en compagnie d’Adolphe Lumanu, « barron » du camp opposé, a suscité quelques indignations des observateurs de la scène politiques congolaise pour qui cela laisserai echapper une resonnance du refrain « wumela » chanté non par les kabilistes mais par ceux qui se réclament tshisekedistes.

Freddy Matungulu, un ex soutien du président des Fonus a pour sa part reconnu au sortir d’une réunion d’harmonisation des vues avec felix Tshisekedi que « l’aplication de l’accord passe par l’unité du Rassemblement ».

Bloque cadenas? Alors on glisse

« Une liste de trois noms pour que le président puisse nommer le premier ministre », insiste t-on côté majorité, au Rassemblement on dit « niet », un nom ou rien. « La présidence du CNSA doit être rediscutée », avancent la MP, mais aussi l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre qui prétend au poste, ce à quoi le Rassemblement répond par: « cette question a été reglée dans l’accord, c’est à nous que revient ce poste »… le cadenas semblent bloqué de partout.

Plus le temps avance, plus les divergences se manifestent dans les discussions sur l’arrangement particulier. Coté partage des responsabilités presque tout reste à faire. Si le nombre des portefeuilles attribuées à chaque composante est connu, la question reste posée quant à quel ministère va revenir à qui. Chaque partie réclame déjà les vaches les plus grasses. A l’opposition non signataire de l’accord de l’UA on affirme sans détour que, « c’est pour s’assurer de la bonne gestion des affaires publiques pendant la cette transition ». Signer l’arrangement particulier le 27 mars reste un rêve qu’on ne peut s’interdire de faire… même débouts.