Dans une tribune publiée ce mercredi 1er mars, le président du part politique Union démocratique africaine originelle (UDAO) exprime son scépticisme, ainsi que ses craintes quant à l’aboutissement effectif du compromis politique signé le 31 décembre dernier par la Majorité présidentielle, l’Opposition et la Société civile, afin de mettre un terme la crise en République démocratique du Congo.

Claudel Lubaya s’inquiète que 59 jours après sa signature, aucune clause importante de l’accord ne soit mise en œuvre, soit deux mois entier passés.

«A la lumière de l’évolution de la situation, je suis tenté de croire (à moins d’être contredit par des faits probants) que la Majorité présidentielle a mis une croix sur l’accord de la Saint Sylvestre et ce, au lendemain même de sa signature, dictée en son temps par l’impératif de faire baisser la tension», s’indigne t-il dans ce texte intitulé « 59 jours après, la Majorité présidentielle n’y croit pas. Moi non plus ».

Le membre de la Dynamique de l’opposition justifie ses craintes par le fait que des prisonniers qui devaient recouvrer leur liberté selon l’accord de la Saint Sylvestre se trouvent jusqu’à présent derrière les barreaux, mais aussi des personnalités politiques coontraintes à l’exil, le maintien des doublons des partis politiques et la fermeture des médias proches de l’opposition.

«Comble de tout, la nomination du 1er Ministre peine à se réaliser et suscite un débat dans tous les sens, à la grande satisfaction des stratèges de la MP qui ont décidé de rouler le Rassemblement dans la farine en faisant une lecture à contre sens de la disposition relative à ce sujet», ajoute t-il.

Le député national affirme que la majorité présidentielle est «déterminée à bloquer par tous les moyens» l’application de l’accord du 31 décembre, accord auquel croient encore le peuple, les partenaires internationaux et la conférence épiscopale qui selon lui a laissé transpatraitre des signes d’essouflement.

«Les signes palpables sont là. Et c’est fort de ces indices sérieux que je me fais le devoir de soulever ce débat que je veux sans passion», clame Claudel Lubaya, concluant que le Rassemblement gagnerait en repensant la lutte au lieu de continuer à «rêver» de la mise en œuvre d’un accord à ce jour hypothétique.

Le scépticisme de l’ancien membre du parti de Vital Kamerhe concernant cet accord n’est pas nouveau. Deux jours avant sa conclusion, il prédisait déjà l’échec de ces discussions. «Prophétie» qui ne s’est pas réalisée heureusement (ou malheureusement pour lui). Ses doutes s’avereront-ils fondés cette fois-ci ? Les faits le demontreront dans un avenir proche. Peut-être très proche.