Rien ne va ! En l’espace de deux semaines, la Belgique et la RDC se sont renvoyées dans les cordes tour à tour. Après l’uppercut surprise de la diplomatie belge qui a coupé l’aide humanitaire aux autorités congolaises pour l’allouer  aux ONG, le double croché des autorités congolaises : « fermeture de l’agence belge de développement ENABEL et de la Maison Schengen à Kinshasa » administré au Royaume de Belgique ne vient que distancer les deux pays déjà distants depuis un bon moment.

Détruire ce qui a été construit, c’est vraisemblablement la maxime qui dicte les attitudes de ces deux pays. Mais ici, il ne s’agit plus du tout de deux. En s’attaquant à la Maison Schengen pour « corriger la Belgique », Kinshasa s’attaque indirectement à l’Union européenne dont le « Fonds pour les frontières extérieures de l’Union européenne » a cofinancé ce centre de réception des demandes des visas qui est commun à 17 pays de l’UE formant l’espace Schengen.

C’est-à-dire, la disparition de la Maison Schengen en RDC compliquera la tâche aux congolais pour l’obtention d’un seul visa leur permettant de circuler en Allemagne, Autriche, Belgique, France, Luxembourg… en l’espace Schengen.

En redirigeant son aide humanitaire vers les organisations de la société civile, notamment les ONG, la Belgique est restée dans l’esprit et la lettre de l’aide au développement qui peut passer par un ministère ou une ONG. Que le gouvernement congolais lui demande de fermer son agence de développement ENABEL, c’est sans doute tenter de lui empêcher de mettre les millions d’euro qui lui échappe à la disposition des ONG et donc essayer de rendre inutile cette somme.

Lorsque la Belgique a critiqué la nomination au poste de Premier ministre de Bruno Tshibala qui selon elle s’est écartée « de la lettre et de l’esprit de l’Accord de la Saint-Sylvestre », La RDC a réagit en suspendant sa coopération militaire avec la Belgique. Et à la suspension de la coopération militaire, la Belgique a opposé la suspension de son programme bilatéral de coopération au développement avec la RDC. Maintenant que la RDC veut faire d’une pierre deux coups : fermeture de la Maison Schengen et de l’ENABEL, la Belgique s’avouera-t-elle vaincue ? Quelle sera sa tactique dans les prochains jours, dans ce combat sans arbitre ? Les deux nations iront-elles jusqu’à rappeler leurs ambassadeurs ? L’avenir cache encore son mystère.