Le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a recensé dans son tout dernier rapport sur les massacres au Kasaï deux-cent cinquante cas d’assassinats ciblés et exécutions extrajudiciaires dans l’espace Kasaïen lors d’une enquête qu’il a mené entre les mois de mars et juin 2017.

Parmi les victimes de ces meurtres, l’équipe d’enquêteurs du HCDH a répertorié près de septante enfants parmi lesquels ceux âgés d’à peine huit ans au nombre de trente. Cette enquête a été menée en Angola, où plusieurs milliers de Kasaïens se sont réfugiés pour fuir les l’insécurité dans leurs provinces.

Pour sa part le gouvernement congolais a réagi à ce rapport le jugeant prématuré compte tenu la résolution 35/33 prévoyant une enquête conjointe qui devra être conduite par les experts de l’Onu et les autorités judiciaires de la Rd Congo, en vue de faire la lumière sur les responsables des événements sanglants qui ont endeuillé les populations du Kasaï.

«Pour le gouvernement congolais, pareille démarche renforce les suspicions quant à la neutralité du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme», a réagi le Kinshasa à la publication de ce rapport qu’il juge « inopportun » et les témoignages «peu crédibles et non vérifiés recueillis unilatéralement».

Les provinces du Kasaï et du Kasaï central, au centre de la RDC, ont été, depuis le mois d’août 2016, le théâtre des violences meurtrières qui ont fait au plusieurs victimes  et plus d’un million de déplacés suite aux affrontements entre les forces de l’ordre et de sécurité et les miliciens se réclamant du chef traditionnel Kamwina Nsapu.