Le mariage est certainement le plus beau jour de notre vie. C’est ce que rêvent plusieurs jeunes kinois mais pour arriver à ce stade, il y a des étapes à franchir. La plus importante d’entre elles, la dot. Aimer une femme de nos jours en RDC, notamment dans la capitale congolaise Kinshasa est autorisé à « Monsieur tout le monde » mais arriver à l’épouser légalement est synonyme à avoir les poches pleines. Il s’observe depuis un temps à Kin, une pratique tant décriée par les jeunes kinois, « la vente de jeunes filles ».

En effet, l’argent de la dot qui établit le lien du mariage entre familles africaines est devenu une nouvelle forme de commerce. Le prix de la dot ne cesse d’aller crescendo à Kin. Si, hier un sac de seul suffisait pour épouser sa femme, à l’ère des Smartphones, une somme d’au-moins 2 000 dollars américains voire plus suffit pour marier une femme légalement.

Et surtout lorsqu’il s’agit d’une fille qui a un cursus universitaire, là il y a deux cas, soit tu acceptes les conditions, soit tu vas voir ailleurs. Pour ce cas, certaines familles montent les enchères comme qui dirait ; « remettez-nous nos frais académiques et dépenses investis dans la fille ». Alors que sous d’autres cieux, le mariage n’exige pas toutes ces dépenses, il suffit que le couple décide de se mettre la bague au doit et le tour est joué.

Au par-dessus de toutes ces dépenses exorbitantes, la robustesse pécuniaire s’avère un atout pour pouvoir acheter des biens coutumiers demandés. Entre autre un bouc ou une vache, plus ou moins 2 wax hollandais (pagnes), deux foulards de tête, un sac de sucre, un sac de sel, un carton des poissons salés, deux lampes, un costume de haute couture plus une chaussure de marque etc. Certaines familles vont plus loin jusqu’à demander des groupes électrogènes, des télévisions en écran plasma, des laptops, décodeur canal + voire des appareils électroniques du dernier cri. La plupart de ces biens demandés n’ont rien avoir avec les coutumes africaines.

A Kinshasa, se marier est synonyme à avoir les poches pleines

Ces moyens dispendieux qu’il faut dépenser pour la dot a pour corollaire l’abondance des célibataires et la continuation du phénomène « yaka tofanda » (union de fait) à Kinshasa. C’est-à-dire, je ne suis pas riche pour épouser madame par conséquent je l’engrosse pour qu’elle devienne, malgré tout, ma femme. Dans ce cas la facture est clémente car lorsque le pire arrive, seul l’honneur de la famille mérite d’être sauvé.

A Kinshasa, se marier est aussi synonyme à plusieurs années d’épargne de ses revenus pour réunir l’argent de la dot et tout ce qui va avec (vêtements des parents, vache ou bouc etc.). Qui veut se marier à Kin doit certes posséder aussi une robustesse mentale pour ne pas s’évanouir devant la facture provenant de la belle famille car vous vous croirez dans un magasin à femme sauf si vous tombez dans les bonnes mains.

Plusieurs jeunes kinois animés par la volonté de se marier font face à « l’achat d’une épouse ». La dot à Kin est dépourvue des valeurs traditionnelles, la façon dont on l’applique aujourd’hui s’associe au marchandage des femmes. Or ces dernières ne sont pas des objets à acheter ; ce sont les femmes, nos femmes ! Il est temps que les familles congolaises, kinoises surtout apprennent à apprécier les efforts que fournissent les jeunes couples pour se donner les moyens d’accomplir leurs rêves.

Faut-il maintenir ou supprimer la dot ?

D’aucuns estiment que lorsque deux partenaires s’aiment, on ne doit pas facturer l’un ou l’autre pour leur mariage, surtout dans le contexte de l’égalité du genre tant revendiquer par la gent féminine. Le mari tout comme la femme peuvent se cotiser de l’argent pour tenir leur mariage. Est-il nécessaire de facturer l’homme qui veut épouser une femme, comme une marchandise ? Soit, il faut lui laisser le libre choix de se facturer, selon son propre gré ? Le débat est lancé.