La nouvelle est tombée tard dans la soirée du jeudi 22 décembre. Les délégués aux discussions directes menées par la Cenco sont au point de trouver un compromis politique pour régenter dans la paix la période de la transition. A la base de cette avancée spectaculaire, les concessions du président de la République Joseph Kabila aux revendications de la coalition Rassemblement de l’opposition et Front pour le respect de la constitution.
Pendant que le gouvernement Badibanga présentait son programme du côté du palais du peuple, de l’autre côté, au centre interdiocésain de Kinshasa, les travaux entre signataires et non signataires de l’accord du 18 octobre conduits par les évêques de l’église catholique connaissaient une nouvelle tournure. Une tournure positive.
Une issue consensuelle a été trouvée sur les questions qui bloquaient l’avancement des pourparlers. Parmi ces points, la mention sur le texte de l’accord en des termes clairs que la constitution ne sera pas révisée pendant la transition, et la garantie que Joseph Kabila ne se représentera pas pour un troisième mandat à la prochaine présidentielle.
Ces concessions ont été faites par la majorité présidentielle et son autorité morale qui ont également accepté le principe de la création d’un organe d’exécution et suivi de l’application de l’accord jusqu’à la tenue des scrutins. Le nom de cet organe qui pourrait être dirigé par le Rassemblement reste à définir.
La partie non signataire de l’accord de la cité de l’Union africaine a pour sa part concédé le maintien au pouvoir de Joseph Kabila jusqu’à l’élection de son successeur. Mais l’actuelle majorité ne conduira pas seule les institutions durant cette période de transition. Si l’assemblée nationale et le sénat garderont leur configuration actuelle, au gouvernement les ministères reviendront proportionnellement aux deux parties présentes aux tractations actuelles au centre interdiocésain. Et les gouvernements provinciaux seront également remaniés.
Dans ce pré-accord, la date de l’élection a été fixée pour décembre 2017. En cas de contraintes techniques, elles auront lieu au mois de février ou avril de l’année 2018.
En ce qui concerne la décrispation politique, un groupe de magistrats est à pied d’œuvre pour étudier les cas 7 cas emblématiques parmi lesquels Moise Katumbi, Jean Claude Muyambo et autres, ce, en vue d’une décrispation totale pendant les douze mois (prévus) de la transition.
Après concessions, les deux parties sont au point de conclure un accord. Reste à présenter à la plénière le projet d’accord formulé après travaux en commission pour validation. La pression des évêques à la réouverture des discussions le mercredi 21 avait toute sa raison d’être. Les délégués aux négociations directes vont se retrouver ce vendredi après-midi pour des derniers réglages avant la signature de l’accord proprement dit. Sauf imprévu, il n’est plus question que de quelques heures pour qu’un accord entre signataires et non signataires de l’accord du 18 octobre se confirme.
P.N