Il fallait le faire pour arriver à faire descendre la tension qui ne cessait de prendre son envol dans le chef de l’opinion tant nationale qu’international. La publication du calendrier électoral par la commission électorale de la RDC,  pour les scrutins attendus depuis l’année 2016

Des communiqués et déclarations d’une part, des menaces d’autre part, la Ceni a subit toute sorte de pression pour fixer les opinions sur le chronogramme des élections. Plus précisément celles les plus attendues : la présidentielle et les législatives nationales et provinciales.

Le schéma de 504 jours prôné par le président de la commission  électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa, renvoyant les élections au mieux en 2019 a rencontré une opposition farouche. L’opposition politique face à ce qu’elle considère alors comme une provocation, réclamera désormais l’organisation mordicus des élections pour fin 2017.

Côté  communauté internationale, la pression s’accentue encore mais pour un calendrier « réaliste » qui va pas au delà de 2018. « Nous avons adressé un message clair à la Céni: si les élections ne sont pas tenues en 2018, sinon on ne soutiendra pas le processus électoral. Les Etats-Unis, la communauté internationale ne soutiendront rien en 2019», a tonné l’ambassadeur américain à l’Onu, Nikki Haley lors de son passage à Kinshasa au mois d’octobre.

Corneille Nangaa et Nikki Haley devant la presse à Kinshasa
Corneille Nangaa et Nikki Haley face à la presse à Kinshasa

Le 5 novembre 2017, quelques jours seulement après la visite de M. Haley, la Ceni rendra public un calendrier, avec des dates précises. Seul bémol, la commission électorale affirme que le respect de ces dates dépend entre autre des moyens légaux, financiers et logistiques qui seront mis à sa disposition… au bon moment. Un calendrier «hypothétique» espérant que le gouvernement et les partenaires appuieront la réalisation du processus à temps.

La communauté internationale a pris acte de cet agenda, et observe la Ceni, le regard sur le sablier. L’opposition intraitable au départ en exigeant les élections en 2017, puis en juin 2018, a mis de l’eau dans son vin en acceptant à son tour le calendrier proposer par la Ceni, ne se rétractant pas quant à la pression par la rue afin, garde-fou pour la centrale électorale.

 De toutes les dates alignées par la Ceni pour l’ensemble du processus, une a particulièrement été mémorisée. Celui du tout premier passage démocratique du bâton de commandement au sommet  de l’Etat en République démocratique du Congo. Le 23 décembre 2018. A cette date les congolais voteront le successeur de  Joseph Kabila. 2017 s’en va, 2018 arrive, population, opposition et partenaires internationaux tiennent encore plus les institutions congolaises à l’œil.