La visite en République démocratique du Congo (RDC), depuis le 7 juin dernier, du roi Philippe et de la reine Mathilde son épouse est diversement commentée au sein de la classe congolaise, mieux par différents acteurs et opérateurs politiques du Congo.

Madame Blandine Matondo Diafutua, Vice-présidente nationale du parti politique RCK (Résistants combattants Kongolais ) est de ceux-là qui y ont accordé de la voix. Au-delà de la légendaire hospitalité congolaise, la cheffe adjointe du RCK attendait du roi des excuses et/ou un pardon sincère, au regard de ce que ses aïeux ont commis comme crimes en RDC.

“Je pense que la venue du roi des Belges en RDC, est un pas vers la réconciliation des deux peuples et qu’elle marque la reconnaissance de la rupture passée entre les 2 pays. Le RCK souhaite vivement que le roi des Belges puisse demander avec sincérité pardon, et manifester un profond regret pour ce que ses ancêtres proche (son grand-père) ont fait aux peuples Kongolais. Il doit promettre de ne pas s’opposer à la recherche de la vérité sur les criminels et leur jugement en RDC. Aussi, pour la mort de nos héros de l’indépendance Patrice Emery Lumumba et tous les autres. Sinon cette relation doit dépasser le stade émotionnelle, voir au travers de cela l’intérêt économique que cela peut nous apporter ou pas”.

Saluant l’accueil du roi en RDC, elle fustige l’exagération avec laquelle cet accueil a été organisé.

“Je pense que savoir accueillir est une qualité, mais de là, à mobiliser tout l’Etat, c’est à mon avis exagéré, surtout avec le passif que nous avons avec la Belgique. Je ne dis pas qu’il fallait les recevoir sans tam-tam, mais pas autant. Mais, en dehors de l’Etat (Ndlr: présidence, gouvernement et institutions) le peuple Kongolais a tendance a oublier son passé et à accueillir tout étrangers  » comme s’ils étaient des messis et en se courbant, c’est cela que l’on appelle l’aliénation mentale et psychologique”.

Le travail du RCK c’est de redonner la dignité aux Kongolais, leur faire prendre conscience des valeurs humaines et intellectuelles qui sont les leurs, a-t-elle soutenu.

Giscard Havril