23 novembre 2018, 23 novembre 2020, deux ans jour pour jour que le Cap pour le changement (CACH) a vu le jour. Que retenir des rapports entre les deux grands ensembles politiques, initiateurs de l’une des plateformes de l’actuelle coalition au pouvoir ? De l’avis de plusieurs observateurs observateurs vaut son pesant d’or.

Ce 23 novembre 2018 à l’hôtel Séréna de Nairobi (au Kenya), l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du vieil opposant Étienne Tshisekedi wa Mulumba (décédé) dirigée par son fils Felix Tshisekedi, ont convenu de sceller une alliance en vue la présidentielle qui doit avoir lieu dans un mois, soit le 30 décembre 2018 en RDC. Dans leur accord, les chefs de ces deux partis politiques conviennent du désistement de Vital Kamerhe au profit de Félix Tshisekedi. Ce dernier , en cas de victoire, garantit à son partenaire le poste de Premier ministre. Et ce n’est pas tout. Les deux s’engageaient à convoler main dans la main et pour une période de 10 ans dans ce nouveau mariage.

Ils parlent désormais d’un « ticket gagnant », qui aboutit à la formation d’une plateforme électorale qu’ils nomment « Cap pour le Changement » (CACH), avec à sa tête, Félix Tshisekedi comme président et qui devient ipso facto, candidat unique du CACH. Il était prévu, en outre, qu’en cas de victoire, Félix Tshisekedi choisirait Vital Kamerhe comme chef du gouvernement. Puis au bout de cinq ans, Tshisekedi soutiendrait Vital Kamerhe à briguer la magistrature suprême, ont-ils soutenu dans ce document.

Autre chose, c’est que l’Accord de Nairobi » prévoyait aussi le partage des postes, au gouvernement tout comme dans des entreprises publiques. Le parti du feu sphinx de Limete devait avoir le contrôle des ministères tels: les Affaires étrangères, l’Intérieur, la Sécurité et aussi l’Assemblée nationale. De son côté, en plus de la magistrature, la formation de V. Kamerhe, elle, deVait obtenir la présidence du Sénat, la gestion de la Banque centrale du Congo, les portefeuilles tels: les Finances, Infrastructures, la Défense et la Justice, souligne-t-on dans cet Accord.

Il vous souviendra que, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe sont les deux leaders qui avaient retiré leurs signatures de l’Accord de Genève en date du 11 novembre 2018, qui a fait de Martin Fayulu, candidat commun de l’Opposition. Et ce , sous pression de leur base respective. Il faudra également préciser que les deux hommes avaient également affirmé avoir été victimes d’un complot, de certains membres de Lamuka.

V. Kamerhe en prison, reste-t-il de cet Accord ?

Félix Antoine Tshisekedi est effectivement arrivé au sommet de l’Etat. Il a été proclamé gagnant, de la présidentielle du 30 décembre 2018 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une victoire confirmée par la Cour constitutionnelle. Cependant, cette victoire du fils d’Etienne Tshisekedi (vieil opposant congolais, décédé en février 2017 à Bruxelles, en Belgique) continue d’être contestée par Martin Fayulu Madidi. Ce dernier continue à s’appeler président élu. La toute puissante église catholique du Congo avait également contesté cette élection dont les résultats de chaque n’ont jamais été affichés, tel que prévu par la loi.

Cependant, après leur arrivée au pouvoir, faute de majorité à l’assemblée nationale, Kamerhe ne pouvait briguer la primature. Cette dernière est dans le camp de l’ancien président Joseph Kabila, dont sa plateforme électorale Front commun pour le Congo vient de rafler la majorité de siège au parlement. Devant ce dilemme cornélien, le pacificateur se contentera d’un petit poste de Directeur de cabinet du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, son partenaire de CACH ainsi que de quelques postes ministériels, au Mende de la proclamation du Gouvernement Ilunkamba.

Seulement voilà ! Quelques mois après, Vital Kamerhe est accusé dans une affaire rocambolesque du détournement des fonds alloués aux travaux d’urgence du président Tshisekedi, dans son programme de 100 jours, lancé en mars 2019. Il sera condamné à 20 ans des travaux forcés en juin dernier, à l’issue d’un procès aux contours flous, selon bon nombre d’observateurs. Ces derniers indexent l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) son partenaire du CACH, d’être à la base d’une telle forfaiture. La démarche n’est autre que celle de sortir de l’Accord de Nairobi, gêner et empêcher VK à ne pas briguer la magistrature suprême, au bout de 5 ans, soit en 2023, selon l’esprit de leur document, affirment les mêmes observateurs.

Les chances pour le président de l’UNC à briguer la mamagistrature s’amenuisent. Cela malgré plusieurs marches de ses partisans, exigeant sa libération, d’un côté. De l’autre côté, le procès en appel, va de report en report. De même, les initiatives, maintes fois, des avocats de Kamerhe à obtenir sa liberté provisoire ont été rejetés plus de dix fois. « Ironie du sort, le procès abusivement estampillé procès d’Etat de droit, a révélé sa face cachée », soutient un analyste sous la coupe d’anonymat. Pendant ce temps, le camps de Félix Antoine Tshisekedi, se dit innocent, mettant en évidence la justice qui est en train de faire son travail.

En politique, il n’y a de cadeaux. Il n’y a que des coups. Et ce, des coups bas. Kamerhe roulé dans la farine doit passé vie dans les geôles. Ses geôliers ont tout fait pour lui mettre des peaux de banane sur la route, afin de l’éloigner de la gestion commune de la Respublika. Conséquence, l’eau a abondamment coulé sous le pont de la coalition au pouvoir.

Comme si cela ne suffisait pas, Jean-Marc Kabund a, annoncé la fin de la coalition FCC-CACH, accusant le camp de Joseph Kabila de bloquer le président Félix Tshisekedi. C’était à l’occasion d’un meeting à Kikwit, en province du Kwilu, lors de la journée dite de la base UDPS.

Cette déclaration n’a pas fait de joie dans le camp de l’UNC. Bertin Mobonzi, son secrétaire général avait qualifié d’anarchie. Se disant ne pas être concerné par la position du président a.i de l’UDPS qui n’engage l’accord de gouvernance commune entre le FCC et le CACH. Le parti de Kamerhe, reçu par Tshisekedi dans le cadre des concertations initiées par lui, début novembre finissant continue à croire à la continuité de cette coalition. Et ce, contrairement à l’UDPS son partenaire , qui continue à poser des actes qui prouvent que l’Accord de Nairobi entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe n’est qu’un torchon à fouler aux pieds, souligne un autre analyste.